Le coup d'envoi de la déclaration 2024 des revenus 2023, c'est demain, jeudi 11 avril. Pour vous accompagner dans cette procédure annuelle, voici le pense-bête des erreurs à éviter !

Quel est, précisément, le classement des 10 erreurs les plus fréquentes de la déclaration de revenus ? La Direction générale des finances publiques (DGFiP) se garde bien de le dévoiler en détail.

Mais Bercy livre des indices : d'une part sur Oups.gouv.fr, où l'administration liste les pièges et erreurs à éviter ; et d'autre part dans des réponses ministérielles qui citent notamment « charges d'enfants » et « pensions alimentaires » comme principales sources de difficultés.

Voici le top 10 des pièges, oublis et erreurs à éviter dans votre déclaration 2024.

1 - Se tromper de case pour les pensions alimentaires

Attention casse-tête ! Du moins pour les non-initiés. La liste des erreurs à éviter est longue, sur Oups.gouv.fr, au rayon pension alimentaire : oublier de la déclarer tout d'abord, se tromper de rubrique ou de case, ou encore omettre de l'ajouter parmi les revenus du côté de ceux qui perçoivent cette pension alimentaire.

Rendez-vous à la rubrique « vos charges » (chapitre « charges déductibles » pour les pensions aux enfants majeurs ou « charges et imputations diverses » pour les autres). Et rendez-vous à la rubrique « vos revenus » si vous percevez une pension.

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Les cases les plus utilisées ? La 6EL et les suivantes pour déduire les pensions versées aux enfants majeurs. Et la 6GU qui regroupe la majeure partie des pensions aux enfants mineurs, celles versées à l'ex conjoint ou conjointe suite à un divorce par consentement mutuel, certaines pensions versées aux parents, etc. Bercy insiste sur une erreur courante : les pensions alimentaires ne doivent pas être déclarées en 6DD « autres déductions » !

A retenir. Que vous touchiez ou versiez une pension alimentaire, il faut toujours la déclarer au Trésor public. Et ce montant n'est pas prérempli ! Attention en revanche à ne pas cumuler déduction et rattachement fiscal.

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2 - Mal déclarer les enfants suite à un divorce

« Un même enfant ne peut évidemment pas être déclaré simultanément par ses deux parents comme étant à leur charge exclusive. »

Vous pouvez rattacher vos enfants issus d'une séparation ou d'un divorce à votre foyer fiscal s'ils résident chez vous, exclusivement ou principalement (rubrique « personnes à charge en 2023 » à l'étape 2 de la déclaration en ligne). En cas de garde alternée, c'est à la même rubrique mais juste en dessous : pour le calcul du quotient familial, le fisc répartit alors les parts fiscales des enfants équitablement entre les deux foyers séparés.

A retenir. Si vous n'avez pas la garde de vos enfants, vous ne pouvez pas les rattacher à votre foyer fiscal mais vous pouvez déduire la pension alimentaire (voir ci-dessus).

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3 - Oublier les revenus de vos enfants à charge (et leurs exonérations)

« Les jeunes qui perçoivent des salaires bénéficient de plusieurs situations d'exonération », pointe Bercy en précisant que cette mise en garde vise à éviter « les erreurs les plus fréquentes » du rattachement fiscal.

N'oubliez donc pas de remplir les revenus de vos enfants, mineurs ou majeurs rattachés, aux côtés de vos salaires et autres revenus d'activité (cases 1CJ, 1DJ, etc.). Mais sans oublier les exonérations : jusqu'à 5 204 euros pour les jobs étudiants, jusqu'à 20 815 euros pour les stages rémunérés et apprentis.

A retenir. Votre enfant étudiant a un job lui rapportant moins de 300 euros par mois ? Et il a touché une indemnité pendant 2 mois pendant l'été 2023 pour un stage rémunéré ? Ces revenus sont exonérés : vous n'avez pas à les déclarer.

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4 - Mal calculer les frais de garde d'enfants

Enfants, encore... Les frais de garde donnent droit à crédit d'impôt jusqu'aux 6 ans de l'enfant, donc pour ceux qui sont nés après le 1er janvier 2017 pour cette déclaration 2024 des revenus 2023. Deux erreurs courants pour ces frais de garde : y intégrer les frais de repas, à tort ; et y intégrer les aides publiques (complément de libre choix de mode de garde, ou « CMG »). Ni les frais de nourriture ni les montants déjà « remboursés » grâce au CMG ne doivent être déclarés à la rubrique « réductions et crédits d'impôt ».

A retenir. Basez-vous, certes, sur le montant mentionné (mais non prérempli) à la ligne « frais de garde des enfants de moins de 6 ans » mais vérifiez vos attestations fiscales pour prendre en compte les bons montants... Et n'oubliez pas de réclamer l'attestation du centre de loisirs ou du périscolaire pour un enfant de 4 ou 5 ans, par exemple, car ces montants là sont rarement renseignés. Le crédit d'impôt maximum est passé à 1 750 euros.

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5 - Oublier les frais de scolarité

Enfants, toujours... Saviez-vous que vous avez le droit à une réduction d'impôt allant de 61 à 183 euros pour les collégiens, lycéens et étudiants ? Rendez-vous lignes 7EA et suivantes ou 7EB et suivantes en cas de garde alternée.

A retenir. Tous les enfants qui étaient encore au collège, au lycée ou dans l'enseignement supérieur au 31 décembre 2023 donnent droit à cette réduction.

6 - Ne pas renoncer à la « flat tax » pour vos revenus financiers

La flat tax, ou prélèvement forfaitaire unique, sur les revenus du capital est un taux certes réduit... mais qui s'applique automatiquement. Or, si vous n'êtes pas imposable, mieux vaut troquer ce taux forfaitaire à 12,8% sur les gains financiers pour votre taux personnel puisqu'il est de... 0%.

A retenir. Si vous êtes non imposable et que vous touchez des intérêts bancaires ou d'autres revenus de placement fiscalisés... alors faites le test : finaliser votre déclaration avec ou sans cocher le 2OP. Et retenez la meilleure option.

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7 - Mal déduire les versements d'épargne retraite

L'une des erreurs les plus fréquentes, selon Oups.gouv.fr, est au rayon épargne retraite : « Je ne déduis pas le montant des cotisations directement du montant de mes salaires : je les déclare ligne 6NS, 6NT, 6NU ou 6RS, 6RT, 6RU », c'est-à-dire à la page « vos charges », rubrique « épargne retraite ».

A retenir. En théorie votre assureur ou gestionnaire d'épargne salariale gérant votre PER ou un plus ancien plan d'épargne retraite doit vous avoir envoyé un imprimé fiscal unique (IFU) pour vous aider.

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8 - Se louper dans les montants des dons aux associations

Les dons aux organismes d'aide aux plus démunis donnent droit à 75% de réduction d'impôt (case 7UD), les dons aux associations d'intérêt général n'offrent « que » 66% de réduction (case 7UF) tout comme les dons au culte (case 7UJ). A vous de faire le tri.

A retenir. Vos dons aux associations éligibles à la réduction à 75% dépassent le plafond de 1 000 euros ? Pas grave. Le fisc bascule le surplus automatiquement dans l'autre catégorie.

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9 - Zapper la déduction de votre abattement professionnel

Vous êtes assistant familial, ou assistante maternelle, ou encore journaliste ? Ces professions bénéficient d'un abattement qu'il faut vous-même retrancher des salaires imposables pré-déclarés.

A retenir. A vous de soustraire l'abattement : la DGFiP vous facilite la tâche sur impots.gouv.fr puisque, à la fenêtre permettant de modifier les revenus préremplis, la soustraction se fait automatiquement quand vous remplissez le montant de l'abattement forfaitaire (qui est ensuite reporté en 1GA ou 1HA).

10 - Oublier la « case T » si vous êtes parent isolé

« Vous êtes célibataire, divorcé, séparé (...), vous vivez seul avec vos enfants (...), cochez... T ». Si vous correspondez à la définition du « parent isolé », vous bénéficiez d'un coup de pouce de la part du fisc : une demi-part fiscal supplémentaire. Sur Oups.gouv.fr, le gouvernement pointe cet oubli parmi les erreurs les plus fréquentes de la déclaration. Mais attention : « si je vis en concubinage, je n'ai pas droit à cet avantage ».

A retenir. Cette case « parent isolé (T) » n'est jamais pré-cochée, y compris si vous la remplissez régulièrement. Vous devez chaque année la cocher tant que vous y êtes éligible.

D'autres erreurs fréquentes à éviter

  • Vous louez un logement et vous êtes perdu entre régime réel et micro-foncier.
  • Vous avez fait des travaux mais ne pouvez pas cumuler l'ancien crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) et MaPrimeRénov.
  • Vous oubliez de réclamer pour vous-même ou un parent (en Ehpad ou à domicile) les aides liées à la perte d'autonomie.
  • Vous ajoutez par erreur des déductions à « autres déductions » (6DD) alors que cette case ne concerne qu'une poignée de contribuables.