Selon une étude du site de petites annonces De particulier à particulier (PAP), il n'y a jamais eu aussi peu de biens à la location qu'en cette rentrée 2022. Le propriétaire d'un studio à Paris a ainsi reçu plus de 350 demandes de visites en moins de 48 heures.

Va-t-on assister à une crise du logement locatif en France ? Selon une étude du site de petites annonces De particulier à particulier (PAP), il n'y a jamais eu aussi peu de biens à la location qu'en cette rentrée 2022, notamment en Ile-de-France. « Le marché locatif s'est énormément tendu dans un contexte de forte demande, en hausse de 7% par rapport à 2019 — année de référence choisie pour éviter les biais liés à la crise sanitaire —, et de baisse de 6% de l'offre de biens », s'inquiète Laetitia Caron, la directrice générale du site dans les colonnes du Parisien.

Et les difficultés à trouver un bien touchent toutes les catégories de population : « En plus des étudiants, avec le goulot d'étranglement de la rentrée, les bons profils, en CDI ou du secteur public, sont aussi touchés ainsi que tous les types de biens, des studios jusqu'aux appartements de quatre et cinq pièces », insiste-t-elle.

Prêt immo, retour du tourisme et DPE

La plateforme de mise en relation entre loueurs et locataire Bien'ici dresse le même constat pour Paris et sa banlieue. Son fondateur raconte au quotidien qu'un propriétaire qui utilise son service « a reçu 365 contacts mails en quarante-huit heures pour son studio de 15 m2 loué 740 euros à Ternes (XVIIe arrondissement). » Selon lui, « c'est du jamais-vu. »

Pour expliquer cette situation, les experts avancent plusieurs raisons. Le durcissement d'octroi des prêts immobiliers ces derniers mois conduit à ce que certains locataires préfèrent désormais le rester. La reprise du tourisme après la période de Covid a aussi remis des biens sur le marché de la location courte de type Airbnb. Le durcissement des contraintes énergétiques avec la mise en place d'un audit énergétique et d'un calendrier de sanctions à court terme en l'absence de travaux a aussi poussé les propriétaires à vendre leur bien (+23% en août 2022 des biens F et G selon PAP). Enfin, le contexte général et le pouvoir d'achat plombé par la crise de l'énergie incite aussi à la prudence.