Les banques françaises ont, selon la Fédération bancaire française (FBF), multiplié par deux l'an dernier l'encours de crédits verts et durables par rapport à 2021, à 216 milliards d'euros, mais elles restent « encore très loin du compte » d'après une ONG.

L'encours de ce type de crédits était de 100 milliards d'euros en 2021, selon les chiffres de la fédération professionnelle.

Les banques « déploient des solutions financières pour accompagner la transition de leurs clients dans tous les secteurs de l'économie : énergie, transport (dont des projets d'infrastructures bas carbone), immobilier (dont la rénovation thermique des logements), bâtiments publics, industrie (métallurgie, chimie, textile, agro-alimentaire, etc.) », liste la fédération professionnelle dans un communiqué, envoyé mercredi, à la veille de l'ouverture de la COP28 de Dubaï.

« Aujourd'hui tout projet vert trouve son financement », a assuré mercredi au micro de Radio classique le président du directoire de BPCE Nicolas Namias, également président de la FBF.

Les banques « sont encore très loin du compte », a jugé dans la foulée un des responsables de l'ONG Reclaim Finance, Antoine Laurent. « Pour chaque euro dans les fossiles, 6 doivent être alloués aux énergies soutenables d'ici 2030 afin de réussir une transition énergétique rapide et juste », a-t-il complété.

Ces 216 milliards d'euros représentent une goutte d'eau dans le bilan des banques, chiffré à fin 2022 à 9 191 milliards d'euros par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Souvent critiquées par les ONG pour leur soutien aux énergies fossiles, les banques mettent régulièrement à jour leurs politiques limitant l'impact sur le réchauffement climatique. Ainsi, BNP Paribas a annoncé la semaine dernière qu'elle ne financera plus le charbon métallurgique, destiné essentiellement à la sidérurgie, et Société Générale a précisé lundi des engagements pris en septembre, en ajoutant un volet sur la décarbonation du secteur de l'immobilier commercial.

Nicolas Namias et ses homologues du Crédit Agricole (Philippe Brassac) et de BNP Paribas (Jean-Laurent Bonnafé) ont par ailleurs signé un appel à « accélérer les investissements » dans la transition écologique aux côtés d'autres patrons, dans une tribune publiée dimanche par La Tribune Dimanche. « Face à l'urgence climatique, nous souhaitons voir émerger davantage de projets de transition », a souligné M. Namias dans une interview publiée en parallèle mercredi sur le site de l'Opinion.