Fixé à 3,57% au 1er janvier 2023 pour les prêts d'une durée de 20 ans et plus, le taux d'usure, désormais révisé mensuellement, sera fixé à 3,79% à partir du 1er février. Avant une nouvelle hausse en mars.
Un taux d'usure à 4%, c'est pour bientôt ? S'il faudra sans doute encore attendre un mois ou deux pour franchir ce palier, une chose est certaine : le nouveau mode de calcul du taux d'usure va donner de l'air aux emprunteurs. À compter du 1er février 2023, le taux d'usure sera ainsi fixé à 3,79% pour les prêts immobilier d'une durée de 20 ans et plus, à 3,71% pour les prêts entre 10 et 20 ans, et à 3,53% pour les prêts d'une durée inférieure à 10 ans.
| Type de crédit immobilier | Taux maximum * |
|---|---|
| Prêt à taux fixe sur... | |
| Moins de 10 ans | 3,53% |
| De 10 à 20 ans | 3,71% |
| De 20 ans ou plus | 3,79% |
| Autres types de crédit immobilier | |
| Taux variable | 3,63% |
| Prêts-relais | 3,93% |
* Taux maximum assurance et frais bancaires inclus.
Pour rappel, le taux d'usure est le taux maximum « tout compris » (assurance et frais bancaires inclus) au-dessus duquel la banque ne peut pas prêter. Jusqu'ici, la Banque de France se basait pour son calcul sur la moyenne des taux de crédit (en prenant le TAEG, le taux « tout compris » du crédit) des 3 derniers mois et la majoration d'un tiers pour fixer le taux d'usure du trimestre suivant. Une méthode qui ne fonctionnait plus, alors que les taux de crédit immobilier augmentent, depuis un an, bien plus rapidement que le taux d'usure.
Un marché qui devrait se fluidifier
Après avoir longtemps fait la sourde oreille, la Banque de France a confirmé qu'en fin de trimestre « certains dossiers, dans l'attente de la prochaine hausse trimestrielle significative du taux d'usure, sont ainsi reportés au début du trimestre suivant », créant un déséquilibre dans la répartition des crédits. Pour éviter ce problème, et en accord avec le ministère de l'Économie, elle a donc décidé de mensualiser ce taux d'usure. Désormais, et pour une période allant du 1er février au 1er juillet prochain, le taux d'usure sera donc révisé tous les mois. « Les taux d'usure resteront établis sur la base de la moyenne des taux pratiqués lors des trois mois précédents », a précisé la Banque de France.
Un nouveau mode de calcul dont se félicitent les courtiers : « Le taux d'usure, révisé chaque mois, devrait mieux suivre l'augmentation des taux de crédit et coller à la réalité des taux pratiqués », décrypte par exemple Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. « Le nouveau taux annoncé aujourd'hui est assurément une bonne nouvelle, le marché de l'immobilier devrait se fluidifier assez rapidement d'autant que la demande est bien là ! »
Mi-janvier, la fédération bancaire française (FBF) avait elle aussi accueilli favorablement la décision de mensualiser temporairement la mise à jour du taux de l'usure, tout en insistant sur le fait de répondre à des « circonstances exceptionnelles » : cela permettra « à plus d'emprunteurs d'avoir accès à la propriété sans pour autant renoncer à la formule qui modère la hausse des taux de l'immobilier. »
