Le nombre de prêts accordés par les banques diminue. Environ 220 000 primo-accédants pourraient se voir priver de crédit d'ici 2021 selon une étude.

Après une année 2019 record avec plus d’un million de transactions, facilitées par des taux de crédit au plancher, la situation du marché immobilier n’aura rien à voir en 2020.

Avec un recul de 8%, au moins, de l’activité économique cette année d'après les dernières prévisions de la Banque de France, l’Observatoire Crédit Logement/CSA prédit dans sa dernière étude une baisse drastique de la production de crédits de 26,2% en 2020 et de 36,8% en deux ans. La chute attendue en 2020 serait ainsi comparable à celle de 2012 avec la suppression du Prêt à taux zéro dans l’ancien et même plus rapide que lors de la crise des « subprimes » en 2008. Les premiers effets sont déjà tangibles. Le mois dernier, le nombre de nouveaux prêts accordés a diminué de 13,9% par rapport à un an plus tôt.

Et selon Michel Mouillart, l’économiste en charge de l’Observatoire, ce sont les primo-accédants, notamment les plus modestes, qui vont être touchées. Selon lui, « en l’absence de mesures publiques de relance », 220 000 ménages pourraient ne pas pouvoir accéder à un crédit immobilier à l’horizon 2021, victimes des récentes recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF). Pour éviter que les banques ne distribuent des prêts immobiliers à des ménages non solvables, elles exigent de limiter strictement le remboursement à 33% de leurs revenus nets, avant prélèvement à la source. A cette règle s’ajoute, sauf exception, l’interdiction d’octroyer des prêts sur une durée supérieure à 25 ans.

Dans ce contexte, Michel Mouillart, à l’image les courtiers immobiliers, plaident pour la suspension des mesures du HCSF pour ne pas sacrifier certains particuliers qui souhaitent acheter un bien pour la première fois. Mais ces anticipations sont à prendre avec des pincettes. Il faudra voir l’impact de cette crise sur les taux des crédits, qui pour l’instant restent toujours très bas, mais aussi sur les prix des biens immobiliers. Le président du Conseil supérieur du notariat envisage un plongeon de 15%. Une baisse qui, si elle se produisait, rendrait l'accès à l'immobilier moins difficile que prévu.

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