Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi que la France n'accorderait pas d'aides pour faire face à la crise du coronavirus aux entreprises basées ou ayant des filiales dans les paradis fiscaux.

« Il va de soi que si une entreprise a son siège fiscal ou des filiales dans un paradis fiscal, je veux le dire avec beaucoup de force, elle ne pourra pas bénéficier des aides de trésorerie de l'Etat », a-t-il affirmé sur France Info. « Il y a des règles qu'il faut respecter. Si vous avez bénéficié de la trésorerie de l'Etat, vous ne pouvez pas verser de dividendes et vous ne pouvez pas racheter des actions », a-t-il rappelé.

« Et si votre siège social est implanté dans un paradis fiscal, il est évident que vous ne pouvez pas bénéficier du soutien public », a insisté le ministre, suivant l'exemple d'autres pays comme le Danemark.

Après ces déclarations, l'ONG Oxfam a dénoncé une annonce « cosmétique » qui « s'appuie sur une liste de paradis fiscaux quasiment vide, dans laquelle ne figure aucun paradis fiscal européen ».

Dans un communiqué, elle rappelle que de nombreuses « multinationales délocalisent leurs bénéfices au Luxembourg ou aux Pays-Bas » et cite comme exemple l'alliance Renault-Nissan dont « la résidence est localisée » à Amsterdam.

La liste française des paradis fiscaux comporte 13 pays depuis début janvier, contre sept auparavant. Il s'agit d'Anguilla, les Bahamas, le Botswana, Brunei, le Guatemala, les îles Marshall, les îles Vierges, Nauru, Niue, le Panama et les Seychelles.