Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé ce mardi à Rennes que les représentants du Crédit immobilier de France (CIF) seront reçus jeudi à Matignon, alors que les syndicats de cet établissement sous perfusion de l'Etat manifestaient leur colère dans la cité bretonne.

« Nous mobilisons en ce moment tous les acteurs, notamment les acteurs bancaires, pour accompagner les salariés du CIF », a assuré M. Ayrault lors d'un discours prononcé à l'ouverture du 73e congrès des HLM. « Leurs représentants seront reçus cette semaine par mon cabinet, à Matignon », a-t-il dit. Interrogé par l'AFP, Pierre Terminet, un des représentants de la CGT au Crédit immobilier de France, a précisé que le rendez-vous avait été fixé jeudi à 17H30 en présence de toutes les organisations syndicales du CIF.

Le CIF, établissement spécialisé dans les prêts immobiliers aux particuliers qui emploie plus de 2.300 salariés, a dû se résoudre fin août à demander la garantie de l'Etat, l'abaissement de sa notation par l'agence Moody's quelques jours plus tôt l'empêchant de se refinancer sur les marchés. En échange de leur aide, qui devrait s'élever à plus de 20 milliards d'euros, les pouvoirs publics lui ont imposé une gestion « en extinction », c'est-à-dire sans possibilité d'accorder de nouveaux prêts.

A l'extérieur de la salle où s'exprimait M. Ayrault, plusieurs centaines de salariés (500 selon les organisateurs) ont manifesté bruyamment, à grands renforts de sifflets et de vuvuzelas. « Ci-gît une entreprise rentable », pouvait-on lire sur une pancarte représentant la tombe du CIF surmontée d'un vautour.

Lors d'un point de presse, M. Ayrault a rappelé que son gouvernement avait « hérité d'une situation » difficile au CIF. La banque « était au bord de la faillite (...) Si l'Etat n'avait pas pris ses responsabilités, aujourd'hui ce serait le cas », a-t-il estimé. « Le discours du Premier ministre ne nous a pas convaincus », a déclaré M. Terminet, disant attendre de la réunion de jeudi que le gouvernement « autorise au moins la reprise de l'attribution des prêts ». « C'est notre métier », a déclaré le syndicaliste. « Que ce métier disparaisse et soit attribué à la Banque Postale, on a du mal à le digérer ».