Si l'on en croit les chiffres du courtier en prêt immobilier Meilleurtaux, filiale du groupe BPCE, les taux de crédit immobilier ont atteint en juin leur plus bas niveau depuis décembre 2010, sur fond de baisse historique du taux de l'OAT sur 10 ans.

Le taux moyen de crédit immobilier sur 20 ans a chuté à 3,92%, contre 4,31% en janvier 2012, « son plus bas niveau depuis décembre 2010 », précise-t-on chez Meilleurtaux. Principale raison de cette détente, le taux des Obligations Assimilées au Trésor (OAT) à 10 ans, valeur de référence pour le crédit immobilier, a régulièrement baissé depuis un an et atteint le 4 juin son plus bas niveau historique à 2,26%.

Politique « agressive » des banques

« L'OAT a beaucoup baissé en 2011. Les banques avaient alors choisi de s'accorder des marges confortables en relevant leurs taux de crédit, en raison notamment des difficultés de financement auxquelles elles faisaient face », explique Sandrine Allonier, responsable des études économiques et porte-parole de Meilleurtaux. En 2012, par contre, la fin de certains dispositifs législatifs avantageux, comme le prêt à taux zéro plus (PTZ+) dans l'ancien, a entraîné une baisse de la demande et a conduit les banques à mener « une politique très agressive en terme de taux », ajoute Meilleurtaux.

Conséquence, les instituts de crédits se montrent plus exigeants mais les emprunteurs solides bénéficient de conditions d'emprunt « extrêmement favorables ». Pour les meilleurs dossiers, le taux sur 20 ans a atteint 3,60% (hors négociation) en juin, et 3,30% négocié, sans toutefois retrouver le plancher historique de 3,20% sur 20 ans d'octobre 2010.

Le marché au ralenti

En terme de géographie, les taux moyens en Île-de-France (3,89%) se révèlent inférieurs à la moyenne nationale (3,92%), mais néanmoins plus élevés que dans certaines régions, comme l'Ouest (3,88%) ou le Sud-ouest (3,87%). Les taux les plus élevés se pratiquent dans l'Est (4,04%) et dans la région Nord (3,94%).

Paradoxalement, « l'immobilier est toujours une valeur refuge, mais il y a plus d'attentisme, les banques sont plus prudentes. Les gens, quant à eux, veulent acheter, mais ne savent pas quand ils doivent le faire », constate Sandrine Allonier. Du coup, la demande repart à la hausse partout, sauf à Paris où les prix chers incitent à l'attentisme, mais le marché continue de fonctionner au ralenti.