Les banques françaises se sont engagées à consacrer en 2010 une enveloppe de 96 milliards d'euros aux crédits des PME et TPE (très petites entreprises), a annoncé vendredi le président de la Fédération bancaire française Baudouin Prot à l'issue d'une réunion à l'Elysée.

Ce montant engage les cinq principaux réseaux bancaires français (Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Société Générale, BPCE et BNP Paribas) et constitue une augmentation de 3% par rapport aux crédits accordés en 2009, selon M. Prot.

Sur cette enveloppe, 58 milliards seront consacrés aux crédits de trésorerie (court terme) et 38 milliards aux crédits d'investissement (moyen et long terme), a précisé M. Prot, qui est également directeur général de BNP Paribas.

Le président de la Fédération bancaire française (FBF) a précisé que "chacun des cinq réseaux connaît sa part dans ces chiffres et la mise en oeuvre de ces enveloppes fera l'objet d'un suivi au cours de l'année".

Lors de la réunion, Nicolas Sarkozy a demandé aux responsables des principales banques françaises de rester "pleinement mobilisées" pour assurer le financement de l'économie en période de reprise, a rapporté la présidence.

Le chef de l'Etat a "particulièrement insisté sur l'accès des PME et TPE au crédit, notamment de trésorerie (et) a demandé aux réseaux bancaires de tout mettre en oeuvre pour que ces entreprises puissent bénéficier des concours nécessaires pour leur développement", a ajouté l'Elysée dans un communiqué.

La réunion de l'Elysée avait été convoquée par le président de la République pour faire le point sur la question du crédit aux entreprises, sujet crucial alors que la reprise économique reste encore fragile.

Lors d'un déplacement à Morée (Loire-et-Cher), début février, Nicolas Sarkozy s'en était pris aux banques, les accusant de "serrer la vis" sur le crédit aux entreprises.

Deux jours après les déclarations du président, la ministre de l'Economie Christine Lagarde avait reçu une première fois les banques, qui s'étaient déjà engagées sur l'enveloppe de 38 milliards pour les crédits d'investissement aux PME et aux TPE.

Les établissements de crédit avaient également promis alors de réduire les délais de réponse aux demandes de crédit émanant des entreprises.

Vendredi, les banques se sont engagées sur un délai de réponse de quinze jours pour les "demandes de financement des besoins courants des TPE et PME, dès lors que le dossier reçu est complet", a déclaré M. Prot.

"Les banques françaises sont très soucieuses de continuer à être en mesure de continuer à financer l'économie", a affirmé le président de la fédération bancaire, pour qui il s'agit d'une "préoccupation essentielle".

M. Prot a également défendu le bilan des banques sur le crédit en 2009, assurant que "l'économie française a bénéficié, grâce au plan de soutien, d'une continuité de financement tout à fait remarquable et assez exceptionnelle en Europe".

Alors qu'elles s'étaient engagées à faire progresser de 3 à 4% le montant des crédits dans le cadre du plan de soutien au secteur, les banques françaises n'ont pu afficher qu'une hausse de 2,7%.

En-deçà de leur cible, les banques françaises font néanmoins plutôt figure de bon élève en zone euro, où les crédits ont stagné en 2009.