L'action de la Française des jeux a grimpé de 50% en trois mois. Une bonne nouvelle pour les 500 000 investisseurs individuels ayant participé à la privatisation de l'entreprise mais qui incite à la prudence.

Qui l'eût cru ? A peine 3 mois après son introduction en bourse, l’action de la Française des jeux fait des étincelles. Fixée à 19,90 euros pour son premier jour de cotation, le 21 novembre 2019, elle frise désormais avec les 30 euros à 29,82 euros ce vendredi matin : +50% !

« La hausse du cours de la FDJ est une surprise pour moi et pour tous les analystes qui se sont exprimés sur le sujet. Personne n’avait anticipé une telle progression », reconnaît Nicolas Chéron, responsable de la recherche marchés du courtier Binck.

Des résultats annuels rassurants

Un phénomène, a priori, surprenant pour une action présentée comme une valeur de rendement dite « de bon père de famille », peu sensible à la conjoncture économique, avec à la clé des dividendes récurrents plutôt élevés. L’entreprise s’engage en effet à reverser 80% de ses bénéfices. Un profil rassurant d'autant que la FDJ est assise sur un marché très protégé. Elle bénéficie de droits exclusifs pour une durée de 25 ans sur les jeux de loterie en points de vente et en ligne, et des paris sportifs en points de vente, moyennant le versement d’une « contrepartie financière » de 380 millions d’euros à l’Etat.

Alors bien sûr, les résultats annuels publiés par la FDJ jeudi 13 février ont été accueillis très favorablement avec notamment une hausse du chiffre d’affaires de 8%. L’entreprise ne compte pas s’arrêter là puisqu’elle ambitionne d’augmenter ses ventes de 5% en 2020 et vise une rentabilité en hausse avec une marge brute d’exploitation à 20% contre 17,7% en 2019.

Faut-il vendre ?

De quoi soulager les investisseurs donc. Mais au-delà, c’est le contexte d’euphorie boursière qui profite à la FDJ. Le CAC 40 tutoie ainsi ses niveaux de 2007 flirtant avec les 6 100 points. « On se trouve en pleine vague spéculative. Cette progression du titre FDJ est donc plus liée à l’effervescence des marchés plutôt qu’aux qualités du dossier FDJ en lui-même. Cette situation invite donc à la prudence. Si vous n’avez pas misé sur la FDJ depuis le début, ne cherchez pas à acheter des actions aujourd’hui. A 23 euros peut-être, mais pas à 30 euros », prévient Nicolas Chéron.

Et pour les 501 000 actionnaires individuels qui ont acheté des actions FDJ à l’occasion de son introduction, quelle stratégie adopter ? « Pour les investisseurs actifs, la logique voudrait tout de même d’encaisser une partie de la hausse de 50% en « allégéant » une partie de la position (20 à 30% par exemple). Pour les investisseurs occasionnels, qui ne souhaitent pas bouger avant 5 ou 10 ans, mieux vaut conserver le titre pour pouvoir bénéficier du dividende récurrent et de l’action gratuite pour 10 achetées au bout de 18 mois de détention », explique Nicolas Chéron.

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