Depuis plus d'une décennie, les groupes bancaires tricolores, côtés en bourse, peinent à convaincre les investisseurs. Pourtant, les récentes publications de leurs résultats font espérer un retour à une meilleure forme d'après les spécialistes.

Hier, jeudi 7 mars, le CAC 40 a dépassé les 8 000 points pour la toute première fois de son histoire. La bourse se porte bien, malgré une année 2023 marquée par un ralentissement de la croissance économique en France. Et au sein de cette économie française en forme mitigée, la plupart des banques françaises se portent très bien. Elles viennent récemment de publier des résultats records, de nature à rassurer les actionnaires.

Une année écoulée faste

Dans le détail, l'an dernier, BNP Paribas a affiché près de 11 milliards d'euros de bénéfice. Pour le Crédit Agricole, c'est plus de 8 milliards d'euros de profit. Seule ombre au tableau : le résultat net de 2,5 milliards d'euros de la Société Générale, plombé par les charges exceptionnelles liées à sa sortie du marché bancaire russe, mais en hausse de plus de 35% par rapport à celui de 2022. Cependant, pour Slawomir Krupa, le nouveau directeur général du groupe, « 2023 était une année de transition et de transformation », marquant le début d'une période centrée sur l'exécution de sa nouvelle feuille de route stratégique.

Quid de 2024 ?

Quoi qu'il en soit, malgré le récent mouvement de remontée des taux d'intérêt consécutif au retour de l'inflation, la majorité des banques françaises ont commencé à rouvrir les vannes du marché du crédit, ce qui devrait soutenir leurs revenus en 2024, en particulier dans le secteur de la banque de détail, en France. En outre, la diversification de leurs modèles d'affaires, notamment dans le domaine de la banque de financement et d'investissement, devrait leur permettent de traverser plus sereinement toute contraction de l'activité économique dans les mois à venir.

Une valorisation attractive

Pourtant, malgré la qualité de leur gestion, les établissements financiers tricolores n'arrivent pas à séduire les investisseurs depuis la crise financière des subprimes en 2008. En effet, d'après une note de recherche de Morningstar publiée par les analystes de Morningstar Johann Scholtz, Niklas Klammer et Ben Slupecki, au cours de la décennie écoulée, « les taux d'intérêt négatifs ou nuls ont déprimé leurs marges », les empêchant notamment de gagner de l'argent sur les dépôts de leurs clients.

Il n'en reste pas moins que les niveaux de valorisation des banques françaises sont aujourd'hui particulièrement attractifs. En effet, la plupart d'entre elles sont actuellement sous-valorisées. C'est notamment, « le cas de la Société Générale, dont l'activité devrait bénéficier de la stratégie mise en place par son nouveau dirigeant », comme le précise Nicolas Walewski, le fondateur et gérant de portefeuille au sein de la société de gestion Alken. Le titre Société Générale a perdu près de la moitié de sa valeur depuis 10 ans. De 47 euros, l'action ne vaut aujourd'hui qu'un peu plus de 20 euros.

Tenir compte des risques

Cependant, avec le ralentissement économique, attendu en 2024 dans l'Hexagone, comme l'a récemment annoncé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, de nombreux spécialistes craignent une augmentation des défaillances d'entreprises, en particulier dans le secteur immobilier, la construction ou encore le commerce de détail. Un tel scénario serait de nature à augmenter les provisions des établissements bancaires destinées, à couvrir d'éventuels défauts de paiement.

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C'est la raison pour laquelle les épargnants désireux de d'investir dans le secteur bancaire doivent le faire dans une optique de long terme, en se positionnant sur plusieurs valeurs pour diversifier le risque. En effet, il ne faut pas non plus oublier que tout investissement en bourse présente un risque de perte en capital en raison de la volatilité inhérente aux marchés financiers.

Une alternative moins risquée : opter pour les parts sociales

Du reste, les épargnants les plus frileux, souhaitant investir sur le secteur bancaire peuvent se tourner vers les parts sociales de banques mutualistes, comme le Crédit Mutuel, la Caisse d'Épargne, le Crédit Agricole ou encore les Banques Populaires. Concrètement, il s'agit de valeurs mobilières, correspondant chacune à une partie du capital social de l'établissement financier, qui peuvent être achetées par leurs clients.

Mais, à la différence des actions cotées en bourse, ces parts sociales ne sont pas négociables sur un marché boursier. Leur valeur n'est donc pas sujet à des fluctuations de prix, ce qui permet à l'épargnant, devenu sociétaire, de protéger le capital investi, sauf dans le cas d'une faillite de la banque mutualiste.

En revanche, comme pour les actions, les parts sociales génèrent des dividendes annuels, avoisinant généralement quelques pourcents. Et cerise sur le gâteau, même si les parts sociales doivent être détenues sur un compte-titres, elles sont également éligibles au Plan d'épargne en actions (PEA).

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