« Le fonds en euros, c’est fini » ! Si la nouvelle phrase clé des banquiers, conseillers financiers et assureurs est erronée, le support phare de l’assurance vie rapporte effectivement de moins en moins. Vous n’aimez pas prendre des risques ? Voici 8 pistes pour soigner le potentiel de votre contrat… avec un filet de sécurité !

1 - Confier la gestion du contrat à des experts

En s’éloignant du fonds en euros et de sa garantie en capital, le risque zéro n’existe plus. Mais il est possible d’éviter de perdre gros, surtout lorsque l’on ne dispose pas soi-même d’une expertise financière poussée. Jadis réservée aux gros portefeuilles, la gestion pilotée - aussi appelée gestion sous mandat ou gestion déléguée - s’est démocratisée, sous l’impulsion des courtiers web, banques en ligne et fintechs. Ainsi, la gestion pilotée est accessible à partir de 300 euros de versement initial sur Boursorama Vie, Binck Vie ou Altaprofits Vie. Bien souvent, le fait d’opter pour la gestion pilotée passe par une augmentation des frais de gestion annuels sur les unités de compte (UC), par exemple de 0,75% à 0,85%. Evidemment, quand la bourse tombe, vous perdez de l’argent, du moins temporairement : sur l’année 2018, à de rares exceptions près, toutes les gestions pilotées ont bouclé l’année en négatif, jusqu’à -16% ! Mais la contreperformance 2018 devrait être gommée en 2019 : Yomoni Vie affiche à ce stade des performances de 2,1% à 20,2% sur l’année 2019, et Altaprofits jusqu’à 20,28% au 21 novembre (profil Lazard 3 sur Digital Vie). La gestion pilotée vous permet surtout de choisir votre degré de prise de risque, selon votre profil, en faisant ensuite confiance au gestionnaire sur le moyen ou long terme.

En savoir plus sur la gestion pilotée de l’assurance vie

2 – Diversifier, en gestion conseillée

Le principe est proche de celui de la gestion pilotée, mais cette fois vous gardez la main sur les arbitrages entre les différents supports. Le plus souvent, une allocation répartie entre supports en UC et fonds en euros vous est proposée à l'ouverture du contrat. Puis des arbitrages vous sont conseillés, le plus souvent par email, en fonction de l'évolution des marchés financiers : à vous de décider de les réaliser ou non. C’est ce mode de gestion que propose par exemple la fintech Advize. Plusieurs banques en ligne ou certains assureurs traditionnels (Macsf, Afer, Carac…) offrent une formule similaire : la gestion profilée. Dans certains cas, la gestion profilée nécessite un mandat d’arbitrage, afin que la répartition prédéfinie reste identique malgré les soubresauts du marché : on parle de « réallocation automatique ». Sauf exception, la gestion conseillée est disponible sans frais supplémentaires.

En savoir plus sur la gestion profilée et la gestion conseillée

3 – Mixer gestion libre et gestion sous mandat

Quelques contrats d’assurance vie permettent de profiter de la gestion pilotée tout en se conservant une poche en gestion libre, pour réaliser ses propres paris financiers. La gestion « multi-poches » est notamment disponible sur les contrats en ligne Titres@Vie (chez Altaprofits) et Darjeeling (Placement-direct) gérés par l’assureur Swiss Life, ou encore sur Linxea Spirit en mixant la gestion libre et le « mandat Yomoni ».

4 – Sécuriser son épargne petit à petit

La gestion à horizon fait de plus en plus d'émules parmi les distributeurs d’assurance vie. Aussi bien parmi les acteurs traditionnels (Macsf, Maaf, Groupama,…) que chez les courtiers ou acteurs de l’épargne en ligne (Mes-Placements, Altaprofits, MIF…). Cette option permet de sécuriser progressivement l’allocation d’un contrat en fonction d’un objectif défini à l’avance. Exemple, pour un objectif retraite dans 20 ans : la part d'UC peut être de 60% à l'ouverture, puis de 50% 5 ans plus tard, de 30% au bout de 10 ans, et 15% d'UC (pour 85% sur le fonds en euros) à 5 ans du départ en retraite. La « gestion horizon » peut aussi être paramétrée pour des objectifs à plus moyen terme, comme par exemple un projet immobilier sur un horizon de 8 ans, les études des enfants dans 10 ans, etc.

En savoir plus sur la gestion libre et les options d'arbitrage automatique

5 – Choisir l'option « stop loss », en gestion libre

Si vous préférez garder la main sur votre contrat, et donc sur l’arbitrage entre tous les supports en UC disponibles, l’option « stop loss » peut faire office de filet de sécurité. Cette option, aussi appelée « limitation des pertes », permet de déclencher un « stop de protection » lorsque la valeur d’une UC tombe sous un seuil prédéfini. Elle est disponible gratuitement sur les contrats de nombreux courtiers (Linxea, Assurancevie.com, Binck, Epargne Evolution…) et banques en ligne (Fortuneo, BforBank…).

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6 – Miser sur des supports au risque mesuré

Parmi les fonds en UC peu volatils figurent les supports immobiliers, les OPCI et SCPI, qui figurent actuellement parmi les « best-sellers » de l’assurance vie grâce à des rendements régulièrement autour de 3% ou 4%. Autre valeur sûre : les « fonds patrimoniaux ». Ces derniers, qui comportent le plus souvent le terme « Patrimoine » dans leur dénomination, ont l’avantage d’être investis de façon diversifiée, le gestionnaire visant la performance la plus régulière possible. Méfiance en revanche en ce qui concerne les produits structurés, autrefois appelés « fonds à formule », qui fonctionnent toujours avec la même recette : une promesse de rendement réalisable sous conditions. La plupart de ces fonds ne comportent pas de véritable garantie en capital : lisez bien la présentation avant tout investissement ! Surtout, en matière de gestion libre, il faut garder en tête la maxime répétée à l’envi par tous les conseillers financiers : ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

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7 – Echelonner ses versements en unités de compte

Saupoudrer ses investissements en effectuant des versements programmés, par exemple tous les mois, sur une sélection d’UC : voici un conseil régulièrement répété par les conseillers financiers et sociétés de gestion pour limiter les risques. Conséquence évidente : vous réduisez aussi vos chances de réaliser un « gros coup » en achetant une UC au plus bas. L’objectif de cette stratégie : « moyenniser » les prix d’achat, afin de lisser les risques.

8 – Miser… sur les fonds en euros dynamiques et immobiliers

Non, le fonds en euros n’est pas « mort » : le support phare de l’assurance vie ne va pas imploser à court terme. Au contraire : si les assureurs freinent l’accès au fonds en euros, c’est justement pour éviter que ces derniers ne perdent leurs réserves de richesse, au détriment des épargnants de longue date. Les contraintes de versement en UC pour accéder à un fonds en euros existent d’ailleurs de longue date, mais elles concernaient jusqu’à présent que des fonds euros complémentaires, pas le fonds euros principal. Ces fonds en euros complémentaires peuvent être classés en deux catégories : les fonds « dynamiques » et les fonds « immobiliers ». Les premiers intègrent une poche « actions », ce qui rend leurs performances sinusoïdales. Les seconds affichent actuellement les meilleurs rendements (jusqu’à 3,20% en 2018) mais les contraintes d’accès sont importantes. A mi-chemin, certains fonds euros peuvent être catégorisés comme « diversifiés » avec de l’immobilier et des actions (Euro Innovalia, Suravenir Opportunités…).

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