Le relèvement à 2,25% du taux du Livret A à compter de lundi 1er août 2011 devrait marquer encore davantage la préférence des Français pour ce produit d'épargne défiscalisée pour lequel ils ont manifesté un regain d'intérêt notable depuis le début de l'année.

Le Journal officiel paru mercredi a aussi confirmé la hausse des taux d'intérêt, à partir du 1er août, des livrets d'épargne institués au profit des travailleurs manuels et des livrets de développement durable à 2,25%, des comptes spéciaux sur livret du Crédit mutuel à 2,25%, des comptes sur livret d'épargne populaire à 2,75%, des livrets d'épargne-entreprise à 1,5% et des comptes d'épargne logement hors prime d'Etat à 1,5%.

Taux monétaire et inflation

Le taux du Livret A, calculé selon des formules qui combinent des taux observés sur le marché monétaire et l'augmentation des prix à la consommation, avait déjà été relevé de 1,75% à 2% au 1er février.

Selon la Banque de France chargée d'effectuer, les 15 janvier et 15 juillet de chaque année, le calcul des taux de rémunération des livrets d'épargne réglementés, le loyer de l'argent restait bas en juin. Les taux du marché monétaire, au jour le jour et à trois mois, se sont établis respectivement à 1,12 % et 1,49 % en moyenne. Le glissement annuel de l'indice des prix à la consommation hors tabac est monté à 2,1% sur le mois. L'inflation, elle, devrait ralentir fin 2011, après avoir poursuivi sa légère accélération jusqu'en novembre.

Livret A, LDD et LEP

Quelque 59,7 millions de Livrets A étaient détenus par des particuliers fin mars, selon des chiffres publiés fin juin par l'Observatoire de l'épargne réglementée.

Ainsi, le Livret A demeure sans conteste le placement d'épargne favori des Français qui ont déposé 10,07 milliards d'euros de plus sur leur compte d'épargne entre janvier et juin 2011, portant le total d'épargne placée sur le produit à 205,4 milliards d'euros, selon des chiffres publiés la semaine dernière par la Caisse des dépôts (CDC). En juin, la différence entre les dépôts et les retraits a atteint 440 millions d'euros, en net ralentissement par rapport à mai (720 millions).

Après être resté bloqué pendant un an à 1,25%, le niveau de rémunération le plus faible de l'histoire du Livret A, entre août 2009 et août 2010, les hausses successives donnent un coup de fouet à la collecte. Le Livret A a bénéficié en outre des performances ternes des marchés d'actions et surtout de l'essoufflement de l'assurance-vie.

Rapporté à une population de 65 millions, son taux de détention serait de 91,5% mais il convient de corriger ce chiffre. Selon une enquête TNS Sofres, réalisée pour le compte de la CDC, le taux de détention « consciente » du Livret A aurait été de 73% fin 2010, note L'Observatoire. Par ailleurs, à cette date, 29% des livrets étaient détenus hors de la banque principale, pour partie constitués de livrets « dormants » ouverts souvent à la naissance de leur détenteur et non actifs.

Les autres produits d’épargne réglementée soumis à des restrictions en termes d’âge (LDD) ou de revenus (LEP) attirent logiquement moins d’épargnants, souligne L'Observatoire. Le taux de détention du LDD s’élevait à 38% de la population française et celui du LEP à 17% à fin 2010. Les 24,7 millions de LDD ouverts fin 2010 étaient crédités de 68 milliards d'euros d’encours. Près de 11 millions de LEP étaient crédités à la même période de 54,4 milliards d’euros.