Depuis le début de l'année, les sociétés foncières cotées de la zone euro affichent une performance négative malgré la bonne tenue des marchés boursiers. Faut-il en profiter pour investir ?
-4,5% : c'est la performance de l'indice IEIF Europe, représentant l'évolution du cours des foncières négociées sur les bourses européennes depuis le 1er janvier 2024. Dans le même temps, l'indice Euro Stoxx 50 affiche un gain de plus de 10%.
Pour expliquer le désamour actuel des investisseurs pour le secteur, il suffit de se tourner vers « la récente hausse des taux d'intérêt, impactant indirectement les prix de la pierre », comme le précise Alexandre Hezez, stratégiste et allocataire au sein du Groupe Richelieu.
En effet, les sociétés d'investissement immobilier cotées (SIIC), comme les appellent les spécialistes, s'endettent généralement pour constituer leur patrimoine, principalement investi dans les bureaux, les commerces ou encore les plateformes logistiques. Si les SIIC ont pour point commun avec les SCPI la gestion d'un parc immobilier, la différence principale est donc liée au fait que la SIIC est cotée en bourse. Parmi les foncières les plus connues, citons Unibail Rodamco ou encore la Société de la Tour Eiffel.
Hausse des taux et télétravail
Mais, le durcissement des conditions de crédit dans l'ensemble des pays de la zone euro, limite également la marge de manœuvre de la stratégie de développement des SIIC, ce qui impacte leurs perspectives de croissance des bénéfices. A cela s'ajoute la généralisation du télétravail, « qui réduit les besoins de surface des entreprises, ce qui pèse sur la demande des bureaux », précise Laurent Saint Aubin, directeur de la gestion Actions et gérant du fonds Sofidy Sélection 1, au sein du gestionnaire Sofidy.
Une valorisation et un rendement attractif
Pour autant, certains professionnels jugent que la consolidation du secteur en Bourse est plutôt sévère. En effet, « le niveau de valorisation des foncières reste attractif, avec une décote en moyenne de 26% par rapport à la valeur de leur actif net réévalué (ANR), ce qui offre aux investisseurs une certaine marge de sécurité », ajoute Laurent Saint Aubin. Et cerise sur le gâteau, le rendement des dividendes du secteur en Europe est actuellement proche de 5% pour l'année 2024.
Se tourner vers des fonds spécialisés
Néanmoins, les experts recommandent aux investisseurs de diversifier leur portefeuille, en se positionnant sur des titres spécialisés dans l'immobilier résidentiel, les bureaux ou encore la logistique.
Quoi qu'il en soit, il est recommandé à un épargnant, désireux d'investir sur cette thématique d'investissement, de se tourner vers un OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières) spécialisé dans les foncières cotées en bourse. Leur avantage est de répartir le risque sur un grand nombre de valeurs, y compris en termes géographique.
Enfin, un dernier détail qui a son importance : ces fonds, tout comme les SIIC qui les composent, ne sont pas éligibles au plan d'épargne en actions (PEA) mais éligibles en revanche dans les supports en unités de compte des assurances vie et des PER (plan épargne retraite).
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