La Bourse de Paris est attendue en légère baisse à l'ouverture jeudi, jour d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), dont les investisseurs espèrent une confirmation que l'institution se dirige vers une première baisse de taux en juin

Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 reculait de 0,07% une quarantaine de minutes avant le début de la séance. Mercredi, il a perdu 0,05%, terminant à 8.045,38 points, son plus bas niveau de clôture depuis un mois.

Le rebond initié mercredi en début de séance s'était brisé quand les investisseurs avaient appris que l'inflation en mars aux Etats-Unis, mesurée par l'indice CPI, avait été plus forte que prévu, à 3,5% sur un an. Le CAC 40 avait même fait en séance une incursion sous les 8.000 points.

L'écart ainsi mesuré avec l'objectif de la banque centrale américaine (Fed), 2% d'inflation sur un an, fait qu« il n'y aura certainement pas de baisse des taux par la Réserve Fédérale (Fed) en juin », a estimé Chrstopher Dembik, conseiller en investissement de Pictet AM.

« En janvier dernier, le consensus des analystes tablait sur au moins quatre hausses de taux par la Fed cette année. Désormais, il n'en prévoit plus que deux », souligne-t-il.

La banque britannique Barclays a même réduit de trois à une seule le nombre de baisses qu'elle attend en 2024, après publication mercredi soir des données et du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed.

« Les progrès modestes » sur le marché du travail et l'inflation « augmentent le risque » que la politique monétaire actuelle « ne soit pas aussi restrictive » que souhaité par les banquiers centraux, relèvent les analystes de Barclays.

Un autre indicateur des prix aux Etats-Unis, mais côté producteurs, est attendu en milieu de séance jeudi. Il est considéré comme un indicateur avancé de l'inflation.

Mais les investisseurs auront le regard tourné vers Francfort où se tiendra une réunion de la BCE. Avec une inflation à 2,4% en mars sur un an dans la zone euro, l'institution est dans une position plus adéquate pour relâcher sa politique monétaire.

« La répercussion des hausses passées des taux (...) continue de modérer » l'activité et donc les prix, a noté Chris Hare, économiste chez HSBC.

Ensuite, la prochaine réunion de la BCE se tiendra en juin, date sur laquelle parie le marché pour la première baisse des taux directeurs.

L'actualité des entreprises va aussi reprendre de la vigueur avec la saison des résultats du premier trimestre. Publicis ouvre le bal sur le CAC 40, avant les géants de la cote parisienne LVMH et L'Oréal la semaine prochaine.

Parmi les valeurs à suivre

Publicis : le géant français de la communication a confirmé jeudi ses objectifs annuels et dévoilé un solide résultat au premier trimestre, avec une hausse de 4,9% des recettes, portée par ses filiales technologiques malgré un contexte macroéconomique difficile.

Société Générale : le groupe bancaire BPCE a annoncé jeudi la signature d'un protocole d'accord avec la Société Générale pour la reprise d'activités de financements spécialisés regroupés dans la filiale Societe Generale Equipment Finance (SGEF), pour un montant de 1,1 milliard d'euros.