La bourse offre des perspectives de rendement élevés. Mais c'est aussi un investissement risqué. Avant de vous lancer, voici ce que vous devez savoir.
Après avoir boudé la bourse pendant plus de 10 ans, les Français font depuis peu leur grand retour sur les marchés. Entre 2019 et 2023, 1,5 million de particuliers ont ainsi fait leurs premiers pas en bourse, d'après l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Parmi eux, 40% environ sont âgés de moins de 35 ans. « Un niveau record » selon le gendarme des marchés, qui se réjouit de « l'arrivée d'une nouvelle génération d'épargnants en Bourse ».
Ce succès, la bourse le doit surtout à ses bonnes performances. Sur les 15 dernières années, le CAC40, indice vedette de la place parisienne, a en effet servi un rendement moyen de 10,7% par an, une fois les dividendes réinvestis.
Mais la bourse n'est pas un long fleuve tranquille. Cet investissement s'accompagne d'un risque de perte en capital, doublé d'une forte volatilité. Résultat ? Près de 89% des particuliers qui font du trading perdent de l'argent, selon l'AMF.
Pourtant, il existe quelques principes qui, si vous les respectez, peuvent vous aider à profiter des opportunités que vous offrent les marchés financiers sans risquer de tout perdre. Voici 5 règles d'or pour réussir vos premiers pas en bourse.
1. Définir votre profil d'investisseur
Trackers, warrants, futures... La bourse est un monde à part, avec ses règles et son jargon. A première vue, la complexité des marchés financiers a de quoi intimider les boursicoteurs en herbe. D'autant que ces investissements présentent un risque de perte en capital.
Pour espérer obtenir des rendements sur le long terme, la première étape consiste par conséquent à comprendre le fonctionnement des marchés financiers, puis à construire une stratégie d'investissement adaptée à votre profil de risque.
« Commencez par définir votre objectif à terme, le risque que vous êtes prêt à prendre et vos préférences en termes de produits, de secteurs ou de zones économiques, recommande Nicolas Chéron, analyste indépendant.
Mais attention : s'il existe une multitude d'actifs et de véhicules financiers plus ou moins complexes et risqués, mieux vaut faire simple lorsqu'on débute, et se tenir à l'écart des actifs les plus spéculatifs.
« Certains courtiers s'adressent aux nouveaux investisseurs en leur faisant miroiter des performances exceptionnelles grâce à des effets de levier. Mais c'est un coup de poker, car en cas de chute des cours, les pertes sont également démultipliées », prévient Olivier Ravenel, fondateur d'un club d'investissement pour étudiants et professeur en économie-gestion à l'IUT d'Aix-Marseille.
Dans un premier temps, les traders débutants ont donc tout intérêt à se cantonner aux actions classiques et aux ETF. Ces derniers, aussi appelés fonds indiciels ou trackers, permettent d'investir à moindre frais sur un panier d'actions.
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2. Réussir votre première simulation boursière
Privilégier les actions, certes. Mais lesquelles ? Plus de 1 900 sociétés sont cotées sur Euronext, la principale place boursière de la zone euro. Sans parler des marchés internationaux. Alors par où débuter ?
« Je recommande souvent à mes étudiants de commencer par un investissement coup de cœur. L'idée, c'est de suivre le cours d'une action qu'ils connaissent bien, et de tenter d'en comprendre les fluctuations », indique Olivier Ravenel.
Pour ce premier exercice pratique, vous pouvez d'ailleurs passer par un portefeuille virtuel. Il existe en effet de nombreux sites grâce auxquels vous pouvez vous entraîner à boursicoter avec de l'argent fictif, comme Zonebourse ou ABC Bourse.
Réalisez plusieurs simulations, familiarisez-vous avec les différents types d'ordres et les principaux indicateurs de performances à votre disposition. Puis, lorsque vous réalisez une majorité de trades gagnants, lancez-vous dans le grand bain.
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3. Choisir votre courtier
Pour investir sur les marchés financiers, vous devez ouvrir un compte-titres ou un Plan d'épargne en actions (PEA) chez un courtier en bourse. Il en existe des dizaines. Mais tous ne se valent pas.
Votre courtier joue le rôle d'intermédiaire entre vous et les marchés. Chaque fois que vous souhaitez acheter ou vendre une action, il réceptionne votre ordre et s'assure de sa bonne exécution.
En contrepartie, ces acteurs facturent plusieurs types de frais, dont les plus connus sont les frais de courtage, une commission prélevée sur chaque ordre que vous passez, ainsi que les droits de garde et les frais de retrait.
La plupart des banques traditionnelles proposent des services de courtage. Cependant, leurs tarifs s'avèrent souvent prohibitifs. Résultat, les investisseurs particuliers se tournent de plus en plus vers les courtiers en ligne ou les « néo-brokers », réputés plus compétitifs.
BNP Paribas prélève, par exemple, 0,55% de frais de courtage sur les marchés européens dans le cadre de son offre Bourse Essentiel. Pire : la banque précise qu'elle applique un montant minimum de facturation de 7,30 euros par ordre.
Par contraste, le courtier en ligne DEGIRO facture 1 euro pour chaque trade effectué. Face à de telles disparités, il est important de comparer les offres. « Le choix du courtier joue énormément sur la performance finale de votre investissement », abonde Olivier Ravenel.
Au-delà des frais appliqués par les courtiers, il faut également regarder quels sont les marchés et les titres disponibles, afin de trouver une offre de courtage véritablement adaptée à votre profil d'investisseur.
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4. Construire votre portefeuille
Une fois votre courtier choisi, il est temps de passer aux choses sérieuses. La construction d'un portefeuille diversifié et bien équilibré est en effet la clé pour engranger des rendements élevés sur la durée.
Mais concrètement, comment savoir si une action va prendre de la valeur ? Pour anticiper les variations des cours, vous pouvez vous intéresser à deux choses : l'économie en général, et l'entreprise en particulier.
Commencez par choisir quelques secteurs qui vous semblent porteurs. Puis déterminez pour chacun d'entre eux quelles sont les entreprises qui vous semblent les mieux armées pour développer leur activité.
Pour cela, place à l'analyse fondamentale. Intéressez-vous dans un premier temps aux profits que génère l'entreprise. Car dans une certaine mesure, la valorisation boursière d'une entreprise reflète sa capacité à dégager des profits.
Est-ce que le chiffre d'affaires de l'entreprise augmente ? Comment ses marges évoluent-elles ? Le secteur est-il en croissance ? Tout le but de cet exercice consiste à estimer le potentiel de croissance d'une entreprise.
Vous pouvez, dans un second temps, enrichir votre analyse en tenant compte d'autres indicateurs. Ces derniers peuvent-être quantitatifs, comme le niveau d'endettement de l'entreprise, ou bien qualitatifs : l'équipe de direction a-t-elle déjà fait ses preuves ?
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5. Développer vos compétences
Pour aller plus loin, les traders expérimentés ont dans leur arsenal des outils d'aide à la décision supplémentaires, tels que l'analyse technique, qui consiste à étudier les cours des marchés pour tenter d'anticiper leurs évolutions futures.
Mais rassurez-vous : il n'est pas nécessaire de maîtriser toutes ces compétences pour faire vos premiers pas en bourse. L'apprentissage se fait au fil de l'eau, en tirant les leçons de chaque opération que vous réalisez.
« Il y a tellement d'éléments susceptibles d'impacter le prix d'une action... Pour anticiper les fluctuations des cours, il faut adopter une approche multicritères que seule l'expérience permet d'acquérir », souligne Olivier Ravenel.
Pour monter en compétence, continuez à vous former et à vous informer en permanence. La presse économique et les forums sont une manne d'informations pour l'investisseur débutant.
Veillez toutefois à bien choisir vos sources. « La vigilance est de mise concernant les groupes de discussions sur des chats privés ou se vendent des formations et des conseils par des personnes sans aucune certification », signale Nicolas Chéron.
Autre possibilité pour développer votre connaissance des marchés financiers, rejoindre un club d'investissement : une structure qui permet de mutualiser les risques, de prendre des décisions collectives et d'échanger avec d'autres investisseurs.
