Les penny stocks ont fait la fortune de certains investisseurs. Avec des rendements qui dépassent parfois les 1 000% sur trois ans. Mais cet investissement n'est pas sans danger. Loin s'en faut.

Investir en bourse pour seulement quelques centimes ? C'est possible, grâce aux « penny stocks », ces titres valorisés à moins de 1 ou 2 euros. Les actions de la société Atari s'échangent par exemple autour de 0,12 euro. Et celles de CGG valent aujourd'hui environ 0,70 euro.

Une aubaine pour les investisseurs ? Pas toujours. « Les penny stocks sont des sociétés dont le cours tend vers zéro », explique Antoine Fraysse-Soulier, analyste marché pour le courtier eToro. Autrement dit, ce n'est pas parce que le cours de ces entreprises est bas qu'il s'agit forcément d'une bonne affaire.

Investissez dans la Bourse au meilleur prix ! 7 offres comparées

Rendements vertigineux

Pourtant, certains investisseurs ont empoché des gains stratosphériques grâce aux penny stocks. En 2015, le cours de la société Avanquest stagnait à 0,90 euro. L'entreprise décide alors de changer de nom pour devenir Claranova et de se restructurer. Résultat, en trois ans ses actions ont flambé de 1 117% pour atteindre 10,96 euros fin 2018.

Des gains qui donnent le vertige. Mais qui s'accompagnent d'un risque élevé. Car à l'instar des cryptomonnaies, les penny stocks sont connus pour leur forte volatilité. « C'est logique. Si le cours d'une action qui vaut 10 centimes augmente de 1 centime, cela représente 10% de hausse », observe Antoine Fraysse-Soulier.

Toutefois, l'inverse est également vrai. D'autant que tous ces titres ne se valent pas. « Certaines sociétés font le choix de devenir des penny stocks », explique Antoine Fraysse-Soulier. Pour cela, elles multiplient les divisions d'actions (ou « split »), une technique qui consiste à augmenter le nombre d'actions en circulation pour faire baisser les cours.

L'objectif ? Maintenir le prix de leurs actions à des niveaux attrayants et accessibles pour les investisseurs. « Apple a déjà eu recours à cette méthode à 5 reprises par le passé. Car les petits porteurs ont forcément plus de mal à investir dans une action à 3 000 dollars que dans un titre à 5 dollars », indique Antoine Fraysse-Soulier.

Bourse : ces actions qui vous protègent contre l'inflation

Difficultés financières

Cela dit, pour la plupart des penny stocks, la réalité est tout autre. « Ce sont souvent des sociétés mal en point, qui subissent la baisse de leur cours suite à des difficultés financières, des scandales ou des erreurs de gestion », note Antoine Fraysse-Soulier.

Les actions d'Orpea, par exemple, valaient plus de 100 euros en 2021. Mais aujourd'hui, ce titre est tombé à 2,30 euros. « Pour ces sociétés, souvent très endettées ou qui souffrent d'une mauvaise image, le risque d'une faillite ou d'un retrait de cote est considérable », indique Antoine Fraysse-Soulier.

Autre écueil : la liquidité des penny stocks est souvent faible. Résultat, il faut parfois plusieurs jours avant qu'un ordre ne soit exécuté. « Le danger, s'il y a peu de mouvements à l'achat ou à la vente sur un titre, c'est de ne pas pouvoir vous en séparer au moment souhaité », prévient Antoine Fraysse-Soulier.

Bourse : 3 outils pour gagner de l'argent quand le CAC40 baisse

Choisir vos penny stocks

Dans ce cas, comment investir dans les penny stocks sans risquer de tout perdre ? « Les penny stocks sont une option intéressante pour dynamiser un portefeuille, à condition de sélectionner ces titres avec précaution et ne pas y allouer plus de 5 à 10% de votre capital », estime Antoine Fraysse-Soulier.

Il existe aujourd'hui 155 entreprises valorisées à moins de 1 euro sur la Bourse de Paris. Pour trouver les futures « pépites » intéressez-vous aux comptes trimestriels de l'entreprise pour voir s'ils s'améliorent. Si l'entreprise se désendette et retrouve des ratios positifs, c'est également bon signe.

« Regardez également si le cours de l'entreprise continue à baisser, ou s'il est stable depuis plusieurs mois, ce qui pourrait indiquer que le point bas a été atteint », commente Antoine Fraysse-Soulier.

Bourse en ligne : quelle banque ou courtier choisir ?