Le marché de la résidence secondaire est en baisse depuis les quatre premiers mois de l'année 2022. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation, à commencer par le durcissement de l'accès au crédit ou le manque d'une offre suffisante.

Le rythme d'achat des maisons secondaires est en perte de vitesse. C'est en tout cas le constat fait par le courtier Pretto après deux années remarquables, rapporte Le Parisien. Alors que le printemps est la période propice à l'achat de sa maison secondaire, le courtier pointe « une accalmie » et un « décrochage ce mois-ci par rapport à mai 2021 », souligne son président Pierre Chapon.

Les demandes sont toujours en hausse par rapport à 2019, affichant + 17%. Mais de janvier à avril 2022, le courtier note un recul des demandes de financement de maison secondaire de 7%, par rapport à un an plus tôt. « Deux ans après la crise sanitaire, dans une conjoncture incertaine, la tendance est à la prudence », résume le professionnel.

Les banques accordent moins de crédits

Selon Pierre Chapon, quatre raisons peuvent expliquer cette situation. D'une part, l'accès au crédit s'est restreint depuis le début de l'année pour certains profils. Les banques tiennent notamment compte d'un endettement plafonné à 35% des revenus sur une durée de 25 ans maximum. Les banques peuvent présenter 20% de dossier sans tenir compte de cette règle, mais elle privilégie les dossiers de primo-accédants ou les acheteurs de résidence principale, précise le professionnel.

Les emprunteurs font aussi face à une augmentation de leur apport personnel. En 2022, selon Pretto, il faut compter apporter 54 700 euros en moyenne pour l'achat d'une résidence secondaire, pour un budget moyen en hausse de 15 000 euros à 240 000 euros (au lieu de 225 000 en 2021). C'est 2 000 euros de plus qu'en 2021.

Apport personnel : de combien faut-il disposer pour un achat immobilier ?

Une offre qui s'essouffle

En outre, les Français ont moins envie de posséder une maison secondaire depuis qu'il est à nouveau possible de voyager, note le courtier. En 2018, le marché immobilier de la maison secondaire représentait 3,5 millions de biens recensés par l'Insee en 2018, soit 10% du total. C'est encore un marché confidentiel.

À noter également que l'offre vient à s'essouffler. « En 2019, nous avions plus de 15 000 maisons à la vente, tandis qu'aujourd'hui, nous en avons 5 000, on manque de stock », affirme Trevor Leggett, le fondateur de l'agence Leggett.