Investir dans un parking peut s'avérer un bon investissement. Attention cependant à se montrer très vigilant au moment de se lancer. Certains escrocs n'hésitent pas à usurper l'identité de certains acteurs du secteur, notamment sur des promesses d'achat de places de parking sur les aéroports internationaux, pour arnaquer leurs victimes.

Dois-je investir dans un parking pour diversifier mon épargne ? Face à la hausse de la difficulté à stationner son véhicule, notamment dans les grandes villes, investir dans une place de stationnement pour la louer peut-être un bon placement pour générer un complément de revenus. D'autant qu'avec un prix d'achat à 22 277 euros en moyenne, selon une étude menée par SeLoger, l'investissement peut se montrer intéressant pour les ménages n'ayant pas la possibilité d'investir dans un bien immobilier plus classique.

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Gare aux arnaques

L'investisseur potentiel devra cependant s'assurer du bienfondé de sa démarche, car la demande n'est pas la même en région parisienne qu'en Bretagne par exemple. Attention ainsi à la vacance locative. Selon une étude publiée par Le Figaro en novembre 2021, c'est à Brest que le placement est le plus rentable avec un rendement de 6,81% brut par an.

Une fois la décision prise, gare aux arnaques ! Le 16 juin 2020, l'Autorité des marchés financiers émettait ainsi une mise en garde sur les offres de places de parking dans les grands aéroports européens. « Attention aux publicités que vous voyez sur internet et particulièrement sur les réseaux sociaux, ce sont les terrains de prédilection des escrocs pour hameçonner leurs futures victimes », explique l'AMF.

Certains sites ou publicités sur internet font en effet état d'investissements aux rendements énormes. « Attention aux promesses trop alléchantes de gains rapides, alerte Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants de l'AMF. Cela n'existe pas ! Ce sont toujours des placements qui sont présentés sans risques. Mais dans le cas des parkings d'aéroport, il faut avoir en tête qu'il n'y a absolument aucune acquisition ni aucun investissement à la clé. L'argent de l'épargnant part directement sur le compte en banque des usurpateurs. » En 2020, ce type d'arnaque financière a été la 2e cause de préjudice déclaré par les épargnants auprès de l'AMF, avec une perte moyenne de 57 000 euros.

« Attirés par cette offre, les épargnants vont remplir un formulaire, développe Claire Castanet. Ils ne se rendent pas compte qu'en inscrivant ainsi leurs coordonnées sur une page web d'hameçonnage, ils les donnent aux escrocs, directement ou indirectement. C'est là que le piège se referme. Ils vont être contactés par téléphone, qui est un outil très puissant pour la manipulation. »

Trois niveaux d'usurpation

L'arnaque repose sur trois niveaux d'usurpation : « En premier lieu, il y a une usurpation sur l'offre, car les escrocs prennent les noms et logos d'opérateurs connus, dans le BTP par exemple, indique l'AMF. Ensuite, quand ils recontactent les épargnants, ils se présentent comme des conseillers financiers dont ils usurpent le nom et le numéro d'enregistrement à l'ORIAS (l'organisme chargé du des intermédiaires en assurance, en banque ou en financement participatifndlr). Ils proposent aux épargnants de vérifier des informations qui existent, mais qui ne sont pas les leurs. Enfin, les usurpateurs vont faire des copier-coller de vraies offres d'investissement dans les fausses brochures commerciales et les contrats qu'ils envoient. »

Face à ce piège bien ficelé, certains épargnants peuvent perdre les économies de toute une vie. Car une fois l'argent viré à ces escrocs, il est presque impossible de récupérer sa mise. « Les dommages financiers sont énormes bien sûr, mais les dommages psychologiques peuvent également être très importants », analyse Claire Castanet, qui conseille, en cas d'arnaque, de porter plainte et de bien la documenter.

Quels sont alors les points à vérifier pour éviter de se faire arnaquer ? « Il faut être prudent dès le départ, et s'assurer du site sur lequel on laisse ses coordonnées, préconise Claire Castanet. Ensuite, il faut être vigilant face aux appels téléphoniques que l'on n'a pas sollicités. Quand on est appelé, il faut bien vérifier le nom de la société, son numéro de téléphone et croiser les informations. Il faut aller faire ses propres recherches, d'autant plus s'il s'agit de sommes importantes. »

L'épargnant devra également se méfier de certains signaux émanant des sites web des sociétés en question : « Par exemple, une entreprise qui se présente comme une société portugaise mais qui n'aurait pas de site en portugais, seulement en français ou en anglais, doit attirer l'attention », assure l'AMF, qui conseille également de bien regarder ses listes noires, qui sont mise à jour au fur et à mesure des arnaques repérées.

500 millions d'euros de préjudice

Enfin, il est important de ne pas céder sous la pression. « Au téléphone, les escrocs peuvent vous dire que c'est une chance unique qui se présente à vous et qu'il faut se décider rapidement. Cette urgence doit vous alerter », détaille la directrice des relations avec les épargnants de l'AMF.

Dans un communiqué diffusé en décembre 2021, le Parquet de Paris, l'AMF, l'ACPR (le gendarme des banques et des assurances) et la Répression des fraudes ont de nouveau alerté les épargnant contre le fléau des arnaques financières responsables de lourdes pertes pour les épargnants. Au-delà des parkings, elles « visent un large spectre de faits frauduleux et un vaste public, qu'il s'agisse de fausses offres sur des produits financiers du quotidien, comme celles de rachat de crédit à la consommation (chaudière, panneaux solaires...), de propositions fictives d'investissement dans des chambres d'Ehpad, ou de schémas de type pyramide de Ponzi », explique le communiqué des autorités. Elles évaluent le préjudice global subi par les victimes d'escroqueries financières en France à environ 500 millions d'euros par an.

Lors de votre prochaine balade sur internet, attention donc aux bannières pour des offres trop belles pour être vraies.