Selon plusieurs indicateurs récents, la santé financière des ménages français s'est dégradée en juillet sur fond d'inflation galopante et de hausse des taux d'intérêt. Les incidents de remboursement des crédits ont notamment bondi en juillet. Les banques craignent en conséquence une remontée des risques pour la seconde moitié de 2022.

Après une première partie d'année marquée par de très bons résultats économiques pour les banques françaises, la seconde partie de 2022 pourrait s'avérer moins faste à cause de la guerre en Ukraine, de l'inflation et de la remontée des taux d'intérêt. En juillet, la santé financière des ménages s'est dégradée, faisant craindre une remontée des risques, rapportent Les Échos.

Des incidents de paiement en forte hausse

Selon le dernier baromètre de l'inclusion financière de la Banque de France, de plus en plus de ménages français ont du mal à rembourser leur crédit. En juillet, 58 135 personnes supplémentaires ont été inscrites au fichier national des incidents de paiement (FICP) après un incident de paiement, soit une hausse de 30% par rapport à 2021.

Autre indicateur : le nombre de retraits de cartes bancaires. En juillet, 9 000 cartes ont été retirées à leur propriétaire « suite à un usage abusif ». Le nombre de retraits a augmenté de 28% entre juillet 2021 et juillet 2022, alors que le différentiel entre janvier 2021 et 2022 n'était que de 9%.

Les banques sur la défensive

Ces chiffres en hausse peuvent en partie s'expliquer par l'arrêt des dispositifs de soutien liés à la crise du Covid-19. Mais ils peuvent aussi apparaître comme des conséquences du contexte géopolitique et macroéconomique actuel. Afin de couvrir d'éventuels risques, la plupart des banques françaises ont ainsi passé de nouvelles provisions au second trimestre.

Les ménages seraient aussi plus vigilants qu'auparavant : le site Web de la Banque de France dédié à l'inclusion bancaire a vu son nombre de visites augmenter de 39% en juillet. À l'heure actuelle cependant, le risque reste à un niveau plancher : le taux de crédits subissant des retards de paiement est toujours très faible et le nombre de nouveaux dossiers de surendettement déposés depuis janvier a baissé de 10%.