Le reconfinement de la population pouvait laisser craindre une hausse des taux pour le crédit immobilier. Il n’en est rien. Cela ne veut pas dire qu’il est plus facile d’emprunter pour autant.

Paradoxe. A première vue, les dernières nouvelles sont excellentes pour les candidats à l’achat d’un bien immobilier. Les taux immobiliers sont au beau fixe. « On a des niveaux autour de 1,25% sur 20 ans, de 1,10% sur 15 ans et 1,50% sur 25 ans. C’est une situation exceptionnelle en termes de financement », s’exclamait Maël Bernier, la directrice de la communication du courtier Meilleurtaux, lors d’un Facebook live organisé vendredi.

Bonne nouvelle : les taux ne remontent pas !

En ce début novembre, certaines banques cherchent à tout prix à séduire de nouveaux clients et affichent de nouvelles baisses de 10 points environ. C’est comme si le reconfinement n’avait pour l’instant aucun impact. Alors qu’au printemps, les banques avaient remonté les taux dans la foulée du premier confinement afin de limiter les risques, elles ont révisé depuis juillet « leurs barèmes à la baisse pour soutenir la demande de crédits immobiliers sur des marchés toujours à la peine, malgré le rebond post confinement », constate le dernier baromètre de l’Observatoire Crédit logement/CSA.

« Si le reconfinement ne dure qu’un mois, il ne devrait pas avoir d’impact sur les taux de crédits immobiliers… Pour l’instant, les taux restent à un niveau très bas. Traditionnellement en fin d’année les banques remontent leur barème lorsqu’elles ont réalisé leurs objectifs de production de crédit. Mais cette année, rien ne se passe comme prévu, et compte tenu des coups d’arrêt que connaît le marché, les beaux dossiers restent toujours une cible de choix pour les banques… » explique Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer.

Les taux d’emprunt moyens dans les banques pour novembre 2020

  • Sur 15 ans : 1,10% d’après Meilleurtaux ; 1,10% selon Vousfinancer ; 1,07% selon Le Partenaire
  • Sur 20 ans : 1,30% d’après Meilleurtaux ; 1,30% selon Vousfinancer ; 1,26% selon Le Partenaire
  • Sur 25 ans : 1,50% d’après Meilleurtaux ; 1,50% selon Vousfinancer ; 1,52% selon Le Partenaire

Taux moyens constatés par les réseaux de courtage, sur la base des barèmes fournis par les banques. Ils ne tiennent pas compte du coût de l’assurance emprunteur.

Mauvaise nouvelle : de plus en plus de refus

La situation est en effet encore plus favorable pour les meilleurs dossiers. Il s’agit de particuliers capables de justifier de 15% d’apport et d’une solide capacité d’épargne, mais qui bénéficient aussi d'une situation professionnelle stable. Dans le contexte actuel, « les banques sont très regardantes sur l’emploi de la personne à laquelle elles prêtent », relève Mäel Bernier. Mieux vaut avoir un CDI, ne pas être en chômage partiel et ne pas exercer dans un secteur frappé par la crise économique.

Autres critères décisifs à respecter : ne pas prendre un crédit supérieur à 25 ans et avoir un endettement qui ne dépasse pas 33% de ses revenus. En effet, les banques appliquent à la lettre les recommandations édictées fin 2019 par le Haut Conseil de stabilité financière. Ce « conseil des Sages de la finance », présidé par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire leur a demandé de faire preuve de rigueur dans l’octroi des crédits immobiliers. Et elles ne peuvent déroger à ces deux conditions que dans 15% de leurs dossiers.

Résultat, le taux de refus des dossiers de crédit progresse. « En septembre et octobre, il atteint 15% des dossiers, portant ainsi le taux de refus sur l’ensemble de l’année 2020, à 11,5% contre 10,7% à fin aout. Pour rappel, en 2019, le taux de refus était de 5,5% », souligne Vousfinancer ce mardi

Si vous arrivez à décrocher un prêt immobilier, n'oubliez pas de négocier l'assurance emprunteur. Son coût peut dépasser le montant des intérêts que vous aurez à rembourser pour le crédit. Mieux vaut éviter de prendre l'assurance proposée par votre banque, dont le tarif est largement supérieur à celui de la concurrence. Selon une étude de l'association UFC-Que Choisir, pour un crédit de 250 000 euros sur 20 ans, les économies réalisées en changeant d’assurance peuvent aller de 6 000 à 15 000 euros selon le profil de l’emprunteur. Autant en profiter alors que des règles un peu plus souples viennent d'être adoptées par les parlementaires.

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