Dans un entretien au quotidien Sud-Ouest, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, explique qu'il compte profiter de la future réforme bancaire, présentée en Conseil des ministres le 19 décembre, pour « juguler ou limiter » le crédit renouvelable et « redéfinir les frais bancaires ».

« Une partie de la réforme sera tournée vers le consommateur. Nous voulons agir pour redéfinir les frais bancaires, pour juguler ou limiter le crédit revolving (renouvelable, ndlr) », prévient Pierre Moscovici. Le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, avait déjà affirmé cet été qu'il y aurait « a priori un encadrement supplémentaire » du crédit renouvelable, tout en reconnaissant que la loi Lagarde, entrée pleinement en vigueur en 2011, avait apporté des améliorations.

Cette loi visait à cantonner l'utilisation du crédit renouvelable à de petits montants. Le crédit renouvelable est une réserve d'argent mobilisable à tout moment, mais le plus souvent assortie, en cas d'utilisation, d'un taux d'intérêt élevé. Selon une étude réalisée par le cabinet Athling à la demande du ministre de l'Economie et publiée fin septembre, le nombre de comptes de crédit renouvelable a diminué de 5,3 millions entre fin 2010, date d'entrée en vigueur des premiers textes de la loi Lagarde, et avril 2012.

La réforme bancaire imposera, en outre, aux banques la création d'une filiale dédiée aux activités de marché qui ne sont pas directement dédiées au financement de l'économie. Elles devront aussi présenter au superviseur un plan de résolution à mettre en œuvre en cas de crise.