Les chocs externes, notamment géopolitiques, ainsi que la fragilité de l'immobilier sont des risques accrus pour les marchés financiers en 2024 dans un contexte de taux d'intérêt élevés, a prévenu mercredi le gendarme boursier européen.

L'autorité européenne des marchés financiers (Esma) a bien noté que les marchés qu'elle supervise « sont restés remarquablement résistants au second semestre 2023, malgré l'accumulation des risques », en préambule de son premier rapport 2024 sur les tendances, les risques et la vulnérabilité des marchés publié mercredi. Toutefois, « les risques demeurent à un haut ou à un très haut niveau » prévient-elle.

Le risque de correction des marchés reste à un niveau « élevé », dans « un contexte de liquidité fragile », selon le régulateur qui insiste sur « l'exposition aux risques immobiliers ».

Ce manque de liquidités, qui correspond à la facilité avec laquelle les investisseurs peuvent s'échanger des actifs, rend les marchés plus sujets à de fortes variations en cas de chocs externes, notamment géopolitique, détaille le rapport.

Attention aux taux d'intérêt

Le secteur immobilier est pénalisé en raison de la hausse des taux d'intérêt. Les prix se sont pour l'instant repliés sur l'immobilier commercial et seulement à la marge sur l'immobilier résidentiel, mais les notations des fonds immobiliers n'ont que peu baissé pointe l'Esma.

Les risques viennent « d'une combinaison de vulnérabilités », notamment des pertes latentes ou des problèmes de liquidité dans le cas de retraits importants sur des fonds.

Autre conséquence des taux élevés, celle de défauts de paiement accrus des entreprises, notamment car « de plus en plus d'émetteurs devront se refinancer en 2024 et 2025 » souligne l'Esma.

L'institution regrette « un manque de visibilité » sur cette question, en raison de la montée en puissance du crédit privé : des financements non bancaires et qui ne sont pas effectués sur des marchés financiers, une solution moins transparente.