Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agricole sont, à nouveau, dans la tourmente boursière ce mercredi. Le secteur bancaire européen dans son ensemble inquiète les investisseurs, après que le premier actionnaire de Crédit Suisse a exclu un sauvetage de la banque en difficulté.

Nouvelle tornade en Bourse pour les banques ce mercredi. Lanterne rouge du CAC 40, Société Générale plongeait de plus de 12% à 14h, à 21,4 euros. Juste derrière, BNP Paribas, la première banque européenne, dévissait de 10,9%, à 51,5 euros. Crédit Agricole, pour sa part, perdait près de 6%, à 10,1 euros.

Selon l'agence Reuters, il s'agit du plus fort repli en séance depuis le 24 février 2022 pour Société Générale et depuis le 16 mars 2020 pour BNP Paribas. Les deux titres ont même été brièvement suspendus dans la matinée. Résultat, Les banques entraînent dans leur sillage l'indice phare de la Bourse de Paris, qui perd 3,63%.

En fait, c'est l'ensemble des marchés européens qui sont en difficultés avec le retour des vives inquiétudes sur les banques, notamment sur Crédit Suisse. Son premier actionnaire saoudien a, en effet, exclu un sauvetage de la banque en difficulté. Son action subit ainsi sa pire journée, avec un plongeon de plus de 25%.

Faillite de la banque SVB

Cette nouvelle chute des marchés intervient juste après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) aux Etats-Unis vendredi dernier, qui a fait chuter les places boursières lundi avec la crainte d'une contagion à l'ensemble du système financier.

Mais les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ont pu stabiliser un peu les marchés mardi.

La faillite de deux banques américaines, SVB et Signature Bank, ne met pas en danger les banques françaises, assurait ainsi d'ailleurs lundi sur Franceinfo le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. « Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n'y pas d'alerte spécifique », a déclaré le ministre. « Nous avons des banques qui sont solides », « un système bancaire qui est solide » et « un ratio de liquidités qui est élevé », affirmait le ministre.

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« Calmez-vous, calmez-vous, et regardez la réalité ! ».

Et d'insister sur le fait que les banques françaises « ne sont pas exposées à un seul secteur d'activité », à l'instar de la Silicon Valley Bank, presque exclusivement exposée au secteur des nouvelles technologies. Bruno Le Maire avait d'ailleurs demandé aux investisseurs de se calmer. « Calmez-vous, calmez-vous, et regardez la réalité ! », avait lâché le ministre.

Interrogé par MoneyVox, Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, estimait lundi que la chute des valeurs bancaires sur le vieux continent étaient « irrationnelle » car « les banques européennes fonctionnent différemment de celles qui ont des problèmes aux Etats-Unis ».

D'autres défaillances pas exclues

Mais « les craintes quant à la solidité du secteur » persistent et « l'ombre de l'effondrement de la SVB plane toujours », souligne ce mercredi Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown. Dans un entretien à l'AFP, le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz n'a d'ailleurs pas exclu d'autres défaillances.

Contacté ce mercredi par l'agence Reuters, Bercy n'a pas fait pas de commentaire sur la forte baisse des valeurs bancaires.

« C'est irrationnel »... Devez-vous craindre une nouvelle crise bancaire après la faillite de SVB ?