Depuis 2 ans, l’Autorité des marchés financiers observe le rajeunissement des actionnaires. Il intervient dans un contexte où les courtiers en bourse, comme certaines évolutions législatives, ciblent de plus en plus les jeunes investisseurs.

L’achat d’actions de sociétés cotées en bourse n’est plus qu’une affaire d’investisseurs aux tempes grisonnantes. Si les femmes-actionnaires se sont faites encore plus rares ces derniers mois – passant de 36,5% des investisseurs en direct en mars 2020 à 34,6% un an plus tard -, les moins de 35 ans ont, à l’inverse, investi la bourse. Selon la dernière lettre de l’Observatoire de l’épargne de l’Autorité des marchés financiers (AMF), parue début juillet, la part des acheteurs d’actions en direct – qu’ils logent dans leur compte-titres ou PEA – âgés de moins de 35 ans est passée de 15% en mars 2020 à 18% en 2021.

Ces chiffres confirment une tendance amorcée depuis 2019. En 2020, l’âge médian des nouveaux investisseurs est en effet passé à 46 ans, contre 58 ans en 2018. « La baisse des marchés en mars-avril 2020 leur a donné l’occasion de se lancer », explique l’AMF qui « se réjouit de l’arrivée d’une nouvelle génération d’investisseurs sur les marchés d’actions. Elle souhaite que ces investisseurs plus jeunes s’inscrivent dans une perspective de long terme, sans prises de risques excessives ». A l’inverse, la proportion des 65 ans et plus se replie. De 56% des actionnaires en 2018 et 2019, cette tranche d’âge représente désormais moins d’1 investisseur sur 2, à 49% précisément à mars 2021.

Lettre de l'Observatoire de l'Epargne de l'AMF de juillet 2021

Les moins de 25 ans plus présents que les trentenaires

Outre la chute des cours au printemps 2020 favorisant l’entrée de nouveaux acheteurs, ce rajeunissement des investisseurs en bourse survient quelques mois après la création du PEA Jeune. Réservée aux 18-25 ans, cette enveloppe plafonnée à 20 000 euros a pu accompagner cette progression. Dans sa lettre, l’AMF note en effet que le taux de détention parmi les moins de 25 ans (4,7%) dépassent celui des 25-34 ans (4%), pouvant donc laisser penser à un certain effet PEA Jeune. Mais ce n'est pas le seul responsable potentiel. En parallèle de cette progression, notons également l’arrivée de néo-courtiers empruntant les codes du jeu ou du pari sportif, comme Bux et eToro, visant ainsi une population plus jeune.

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En revanche, ce qui ne change pas, c’est la corrélation entre le niveau de revenu et la détention d’actions. Rien de bien surprenant. Car l’une des premières règles en bourse est d'y miser l’argent dont les particuliers n’ont pas besoin au quotidien. « Entre mars 2019 et mars 2021, les plus aisés ont également accru leur détention d’actions en direct », souligne le gendarme boursier. Les actionnaires gagnant plus de 6 000 euros par mois au niveau du foyer représentent 15,9% des détenteurs d’actions en direct en mars 2021, contre 13,1% en 2020 et 10,2% en 2019.

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