La garantie décès des contrats d’assurance prévoyance et emprunteur apparaît comme très lucrative selon une étude du régulateur des banques et assurances, l’ACPR. Pour les assureurs, mais aussi pour les détenteurs de contrats estampillés « épargne ».

L’assurance décès « ne représente qu’une petite partie du chiffre d’affaires des assureurs vie (9%), mais génère 30% du résultat technique du secteur ». Traduction : les garanties décès ne pèsent que 9% des fonds collectés, mais ces 9% offrent près d’un tiers des résultats techniques, l’équivalent du bénéfice pour un assureur. Dans son étude sur la « rentabilité technique des organismes d’assurance vie », l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) illustre la manne financière que constituent les garanties décès pour les assureurs.

« Pour chaque euro de primes collectées, ces contrats génèrent 15 centimes d’euro de résultat technique »

Ces couvertures représentent « essentiellement les garanties de décès en assurance des emprunteurs et des garanties de prévoyance ». Contrairement aux contrats d’assurance vie (fonds en euros, supports en unités de compte…), les garanties décès ne sont pas un produit d’épargne. Les assureurs n’ont pas à distribuer de rémunération à leurs assurés. Leur seule dépense ? Les prestations (et leur gestion) prévues par le contrat en cas de décès de l’assuré. La faiblesse des prestations, au regard des primes encaissées, offre aux assureurs vie un confortable ratio de rentabilité : « pour chaque euro de primes collectées, ces contrats génèrent 15 centimes d’euro de résultat technique », relève l’ACPR, de loin le ratio « le plus élevé du secteur ».

L’assurance vie dopée par les garanties décès ?

Le régulateur de la banque et de l’assurance s’appuie aussi sur d’autres indicateurs - financiers ceux-ci - pour pointer la rentabilité des couvertures décès. En effet, en plus de la part des primes que les assureurs n'ont pas à restituer aux familles des clients au titre des décès, c'est l'ensemble des primes versées par les clients qui travaillent - au moins un temps - au bénéfice des assureurs.

Au-delà de ces indicateurs, l’ACPR décrit surtout comment les assureurs vie se servent dans leur portefeuille « assurance décès » pour donner à leurs portefeuilles « épargne retraite » et « fonds en euros ».

Des bénéfices « essentiellement redistribués à d’autres catégories »

Le régulateur souligne ainsi que « les bénéfices techniques et financiers générés par l’assurance décès sont essentiellement redistribués à d’autres catégories d’engagements via le mécanisme de participation aux résultats ». Traduction ? La majeure partie des bénéfices issus des garanties décès ne servent pas à baisser les tarifs ou à mieux indemniser les familles, mais sont redirigés vers l’épargne retraite et les fonds en euros.

Plus précisément, comme le précise l’ACPR, « la réglementation ne prescrit pas de règle d’affectation de la participation aux bénéfices aux contrats des différentes catégories ». Ce qui permet aux assureurs de se servir dans les bénéfices d’une catégorie de contrats, ici les garanties décès, pour les donner à d’autres.