Même si elle reste mineure, avec seulement 3,5 millions d'euros d’encours à fin 2011, l’épargne solidaire gagne du terrain et est de plus en plus prisée des Français. Une tendance qui se renforce dans le contexte de crise économique actuelle.

De plus en plus d’assureurs et de banques investissent le créneau de l’épargne solidaire (1). Parmi les acteurs actifs dans ce domaine, la Carac, la Maif, l’Asac-Fapes et Predica, filiale du Crédit Agricole, qui lancera dans quelques jours une assurance-vie solidaire.

« Nous constatons une progression extrêmement importante de l’épargne solidaire en dix ans », indique Sophie des Mazery, directrice de Finansol. « L’encours a ainsi été multiplié par 12 entre 2002 et fin 2011, en passant d’un peu plus de 300 millions d’euros d’encours à 3,5 milliards d’euros. Même si nous n’avons pas encore les données à fin 2012, nous savons que la progression se poursuit. » Une progression qui vient d’une prise de conscience croissante des particuliers quant à l’utilisation de leur épargne. « Maintenant, beaucoup plus de personnes se demandent, au-delà de la performance financière, si leurs placements peuvent être utiles pour la société », ajoute Sophie des Mazery.

Une envolée de l’épargne salariale solidaire

L’épargne salariale constitue le principal moteur de croissance de l’épargne solidaire. « L’encours d’épargne solidaire issue de l’épargne salariale représentait environ 500 millions d’euros d’encours à fin 2008, 1,7 milliard fin 2011 et 2,6 milliards d’euros au 30 juin 2012 », précise Sophie des Mazery. « Le nombre d’épargnants solidaires est estimé à environ 900.000, dont 700.000 sont des salariés. » Néanmoins, l’augmentation du taux du forfait social qui est passé de 8 à 20% depuis août 2012 a pesé sur le secteur.

Par ailleurs, Finansol milite pour la mise en place de nouveaux produits d’épargne à déclinaison solidaire au niveau du marché, un livret d’épargne et une assurance-vie spécifiques (avec au moins 5% investis dans des entreprises solidaires).

(1) L’épargne solidaire vise à financer des activités solidaires – à partir de l’encours ou le plus souvent d’une partie des intérêts – principalement dans les domaines de l’emploi, du logement social, de l’environnement et du développement économique. Il existe trois façons d’épargner solidaire, via l’épargne salariale, les réseaux bancaires et d’assurance ou l’actionnariat d’une entreprise solidaire.