L'inflation, selon l'Insee, a atteint un plafond en février et va commencer à refluer. Un soulagement pour les porte-monnaie, mais une mauvaise nouvelle pour les détenteurs de LEP, dont le taux devrait baisser en août.

Peut-être faites-vous partie des quelque 18 millions de Français qui ont reçu, en fin de semaine dernière, un courriel des impôts leur annonçant leur éligibilité au Livret d'épargne populaire ? Une à deux fois par an, le ministère de l'Economie et des Finances a en effet pris l'habitude de faire la promotion de ce super livret réglementé, rémunéré à 6,1% depuis le 1er février et accessible aux foyers fiscaux à revenus modestes. Pour une raison simple : il est le seul, actuellement, à protéger efficacement votre argent de l'inflation.

LEP à 6,10% : avez-vous le droit à ce super livret réglementé ?

Si c'est votre cas, que vous n'en détenez pas déjà un et que vous voulez maximiser vos revenus, ne tardez pas trop à vous rendre dans votre banque. La rémunération du LEP, en effet, a de grandes chances de baisser dans 6 mois, le 1er août prochain.

Un plafond atteint pour l'inflation... et pour le LEP

Pourquoi ? Parce que la formule de calcul du taux du LEP est conçue pour s'aligner sur l'indice des prix à la consommation. Plus précisément sur la moyenne de cet indice sur le semestre. Or, et c'est une bonne nouvelle, la hausse des prix va ralentir, surtout ceux de l'énergie. Dans sa note de conjoncture dévoilée ce mardi, l'Insee (1) annonce, en effet, une inflation « un peu au-dessus de 5% » au premier semestre 2023, contre 6,1% au second semestre 2022.

Si on regarde plus précisément les prévisions mois par mois, l'inflation moyenne des 6 premiers de l'année devrait flirter avec les 5,5%. En toute logique, le taux du LEP devrait s'aligner sur ces 5,5% lors de la prochaine échéance de révision, le 1er août prochain. Sauf si la Banque de France en décide autrement : elle en a le pouvoir, mais il y a peu de chances, cette fois, qu'elle en use.

Evidemment, ce n'est pas une bonne nouvelle du point de vue de l'épargnant. Mais il y a matière à se consoler. D'abord parce l'inflation semble avoir atteint un plafond et que le coût de la vie va donc commencer à baisser à partir de mars. Ensuite parce que le LEP restera une excellente affaire, si on le compare aux autres livrets d'épargne. Sur l'ensemble de l'année, il devrait rapporter en moyenne 5,7% nets d'impôts. Soit, tout de même, près de 440 euros d'intérêts pour un LEP crédité de 7 700 euros, son plafond de versement.

(1) Institut national de la statistique et des études économiques