La plupart des banques proposent un ou plusieurs livrets complémentaires au Livret A et au LDD, permettant de continuer à épargner quand ces derniers sont pleins. Logiquement, le relèvement des plafonds de l'épargne réglementée, depuis le 1er octobre, n’est pas sans conséquence sur ces produits, qui ont vu leur taux baisser ces derniers jours.

L’information n'a pas pu vous échapper : les plafonds du Livret A et du Livret de développement durable (LDD) ont été relevés le 1er octobre dernier, respectivement à 19.125 euros et 12.000 euros. Mais qu'en est-il des livrets complémentaires ? Présents au catalogue de la plupart des établissements, ces produits s’ouvrent une fois le plafond du Livret A ou du LDD atteint. Contrairement à ces derniers, ils sont toutefois fiscalisés et propres à chaque banque. La Caisse d’Epargne propose ainsi un livret Grand Format. Chez HSBC, il s’agit du Livret 2A, au CIC du Livret A Sup... Des noms différents pour des taux et des plafonds différents.

A l’annonce du relèvement des plafonds du Livret A et du LDD, les banques ont majoritairement décidé de baisser les taux de leurs livrets complémentaires. Ainsi, chez HSBC, le Livret 2A est désormais rémunéré 2% brut jusqu'à 20.000 euros et 1,50% au-delà. Avant le 1er octobre, il était rémunéré 2% brut jusqu'à 15.300 euros, 2,30% entre 15.300 et 30.600 euros et 1,50% au-delà. Même stratégie au Crédit Mutuel où la plupart des caisses régionales ont diminué le rendement du Livret Orange, de 2,25% à 2% brut. Le Livret Fidélité a également vu son taux chuter de 3,34% brut à 2,25%. Le Crédit Agricole a également fait le choix de baisser le taux de son Livret Codebis : de 3,25% brut, il est passé à 2,75% au 1er octobre.

D’autres établissements, plus rares, ont préféré modifier le plafond de leurs livrets complémentaires : c’est notamment le cas du Livret A Sup du CIC, dont le plafond baisse en proportion de la hausse du Livret A, les deux produits conjugués permettant toujours de placer 100.000 euros.

L'épargnant est-il gagnant ou perdant ?

Ainsi, les banques en question ont fait le choix d'absorber une partie des nouveaux avantages du Livret A et du LDD en diminuant l'attrait de leurs livrets complémentaires. Une décision, à première vue, défavorable aux épargnants. Mais est-ce réellement le cas ? Cela se discute. Exemple au Crédit Agricole : le total des intérêts nets (1) générés par un Livret de développement durable et un Codebis, tous deux au plafond, au cours des 14 mois précédant la baisse du taux de rémunération du livret complémentaire a été moins important (268 euros) que celui qui sera généré au cours des 14 mois suivants (286 euros).

Ce cas de figure se vérifie également pour un client du Crédit Mutuel d'Anjou qui possèderait un Livret Bleu (l'équivalent du Livret A) à son plafond, accompagné d'un Livret Orange au solde de 10.000 euros. Avant le 1er octobre, sur une durée égale, ces deux livrets ont rapporté moins d'intérêts nets à l'épargnant que s'il avait eu à placer la même somme sur une même durée après la réforme (2).

Toutefois, pour les plus gros épargnants, la baisse des taux des livrets complémentaires peut avoir un impact négatif. Cela serait le cas notamment si, dans notre exemple précédent, l’épargnant avait placé à l’origine 40.000 euros sur son Livret Orange. Dans ce cas, il aurait cumulé davantage d’intérêts avant la réforme, c'est-à-dire avant la baisse du taux de rémunération du Livret Orange.

(1) Net d'impôts et de prélèvements sociaux. Pour les besoins de la comparaison, nous avons opté systématiquement pour le PFL. Les taux de cotisations sociales et de PFL appliqués correspondent à la période définie.

(2) Nous nous plaçons ici dans l'hypothèse d'un maintien du plafond du Livret A à son niveau actuel sur toute la période. Il pourrait toutefois être de nouveau revu à la hausse d'ici à la fin de l'année 2012.