La hausse du taux du Livret A et de ses satellites va entraîner des coûts supplémentaires pour les banques qui distribuent ces produits et en payent une partie des intérêts. De combien parle-t-on ?

3% pour le Livret A et le LDDS ; 6,1% pour le LEP : le 1er février prochain, le rendement de l'épargne réglementée va faire un nouveau bond. Pour les dizaines de millions de Français qui utilisent ces supports pour leur épargne de précaution, c'est la promesse d'engranger des intérêts en plus cette année : de l'ordre de 230 euros, par exemple, pour un Livret A ayant atteint le plafond de versement de 22 950 euros.

Livret A et LDDS à 3% : combien d'intérêts vous allez gagner en plus sur un an ?

La nouvelle est un peu moins bonne, en revanche, pour les banques qui distribuent ces livrets réglementés. Ce sont elles, en effet, qui vont devoir payer, au moins en partie, ces intérêts supplémentaires. Combien au juste ? La Fédération bancaire française (FBF) a fait le calcul. Sur la base de l'encours du Livret A, du LDDS et du LEP à la fin de l'année 2022 (1) et dans l'hypothèse où les taux du 1er février seraient maintenus sur l'année entière, ce surplus représenterait 5,7 milliards d'euros.

Une reste à charge de 2,3 milliards d'euros

Les banques distributrices, toutefois, ne prendront pas à leur charge l'intégralité de cette rémunération supplémentaire. Elles ne conservent, en effet, dans leurs livrets de comptes que 40% environ des dépôts sur les livrets réglementés. Le reste est transféré au Fonds d'épargne, géré par la Caisse de Dépôts et Consignations (CDC), bras financier de l'État, pour financer, notamment, le logement social et la politique de la ville. Le reste à charge des banques serait donc de l'ordre de 2,3 milliards d'euros.

Il faut aussi rappeler que les banques sont rémunérées pour leur activité de collecte, à hauteur de 0,30% des dépôts centralisés au sein du Fonds d'épargne. A ce titre, elles ont, par exemple, perçu 850 millions d'euros en 2020.

Pourquoi le Livret A n'est pas une si mauvaise affaire pour les banques

(1) Les derniers chiffres connus sont ceux à fin novembre 2022 : 500,5 milliards d'euros pour le Livret A et le LDDS ; 45,8 milliards pour le LEP.