L'officialisation ne devrait plus tarder : le rendement du Livret A va faire un nouveau bond le 1er février prochain, pour la 3e fois en un an. Le nouveau taux pourrait toutefois être moins élevé qu'espéré.

Mise à jour : c'est officiel, 3% pour le Livret A, 6,1% pour le LEP

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a officialisé ce vendredi 13 janvier à midi les nouveaux taux de l'épargne réglementée.

Tic, tac, tic, tac... Le compte à rebours tourne : ce n'est plus qu'une question de jours (d'heures ?) avant que la Banque de France et le ministère de l'Economie ne confirment la bonne nouvelle : le taux du Livret A va augmenter le 1er février prochain, pour la 3e fois en un an.

Demain matin, vendredi 13 janvier, l'Insee (1) va, en effet, officialiser le chiffre définitif de l'inflation en décembre dernier, dernière statistique dont la Banque de France a besoin pour calculer le nouveau taux. Si sa prévision est confirmée, cet indice des prix à la consommation hors tabac devrait se situer autour des 6%. Compte tenu du niveau actuel des taux interbancaires, autre référence prise en compte dans la formule, le nouveau taux du Livret A en février devrait atteindre 3,30%. A condition, bien sûr, que la Banque de France opte pour une application automatique de cette formule.

« Le bon équilibre entre la juste rémunération de l'épargne populaire et la préservation d'un coût de financement raisonnable du logement social »

Rien n'est moins sûr : François Villeroy de Galhau, le gouverneur de l'institution monétaire, ne semble pas opter pour ce scénario. Devant la Commission des finances du Sénat, mercredi, il a expliqué vouloir « prendre en compte dans ses quelques possibilités d'ajustement le bon équilibre entre la juste rémunération de l'épargne populaire et la préservation d'un coût de financement raisonnable de notre économie, dont le logement social en particulier », rapporte le quotidien Les Echos.

L'économie contre les épargnants

Il faut le rappeler : l'argent placé sur nos Livrets A est utilisé, notamment, pour financer la construction des logements sociaux. Toute augmentation de sa rémunération entraîne donc mécaniquement une hausse du coût de cette ressource pour les bailleurs. Les économistes bancaires craignent également qu'une hausse très importante entraîne des arbitrages massifs des épargnants vers le Livret A et ses satellites (le LDDS, le LEP, le CEL, etc...), au détriment de l'assurance vie et, par extension, du financement de l'économie française.

Autant d'arguments qui pourraient convaincre François Villeroy de Galhau de freiner la hausse, en proposant de fixer le nouveau taux à 3% seulement. Il en a la possibilité, mais pas la totale maîtrise : si le gouverneur de la Banque de France choisit de ne pas appliquer strictement la formule de calcul, c'est au ministre de l'Economie qu'il reviendra de trancher. Bruno Le Maire se retrouvera alors dans un dilemme classique : satisfaire les épargnants en proposant le taux le plus élevé possible, ou les milieux économiques en contenant cette hausse.

Une rémunération inédite depuis 2009

Quoi qu'il en soit, le taux du Livret A, et par extension ceux du LDDS et du CEL, vont retrouver le 1er février des niveaux plus vus depuis début 2009. En un an, il aura été multiplié par six, au moins. Et ce n'est sans doute pas fini : sauf retournement de tendance, tout indique qu'il sera de nouveau relevé en août prochain, lors de la prochaine échéance d'actualisation.

Un autre livret réglementé devrait, par ailleurs, être revalorisé à la hauteur de sa formule de calcul : le Livret d'épargne populaire. Actuellement rémunéré à 4,60%, il pourrait monter à 6,10% le 1er février. Soit la moyenne de l'inflation au second semestre 2022.

Voici le seul livret qui vous protègera de l'inflation en 2023 (et ce n'est pas le Livret A)

(1) Institut national de la statistique et des études économiques