Vous avez obtenu un « bonus » ou une rémunération exceptionnelle de votre employeur fin 2023 ? Comment cette prime est-elle imposée, en 2024 ? Où la déclarer ? Tout dépend de sa nature.

1. Prime de salaire « classique » : à déclarer

Voici la règle générale : les primes, gratifications ou variables de salaire perçues en 2023 intègrent toutes votre salaire imposable, tout simplement. Si cette prime a été intégrée à votre bulletin de décembre, elle est théoriquement prise en compte dans le « salaire net imposable » annuel figurant sur ce même bulletin, et elle a déjà subi le prélèvement à la source : il vous reste à la déclarer (en vous basant sur le « net imposable » annuel) dans la déclaration avec l'ensemble de vos revenus 2023.

Où déclarer ? Case 1AJ ou à la même ligne (1BJ, en cas de déclaration en couple par exemple), avec l'ensemble de vos « traitements et salaires ». Ce montant est théoriquement prérempli.

La donne est la même pour une éventuelle « prime de Noël » versée chaque année par l'entreprise, ou pour une prime collective exceptionnelle liée à un événement particulier : ce bonus va augmenter votre « net imposable ».

Seule exception : vous avez touché cette gratification ponctuelle en janvier 2024 et non sur le salaire de décembre 2023. Alors elle viendra grossir votre revenu imposable de l'année 2024. A déclarer... mais au printemps prochain.

2. Prime Macron : défiscalisée... mais à déclarer !

La « prime exceptionnelle de pouvoir d'achat », aussi appelée « PEPA », a laissé la place à la « prime de partage de la valeur », ou PPV, depuis juillet 2022. Mais le surnom reste le même : « prime Macron ».

Pour l'heure, avant d'évoluer en une version fiscalement moins favorable en 2024, il s'agit d'une prime totalement défiscalisée (ni impôt, ni cotisations sociales) mais cet avantage fiscal reste soumis à conditions. Première condition, pour les primes Macron versées en 2023 : vous êtes exonéré d'impôt uniquement si elle ne dépasse pas 3 000 euros (ou 6 000 euros en cas d'accord d'entreprise) et si vous ne percevez pas un salaire supérieur à trois Smic (près de 4 000 euros nets).

Mais attention : elle doit être déclarée, car elle est retenue pour le calcul du revenu fiscal de référence. Sa ligne dédiée, « prime de partage de la valeur exonérée » : 1AD, 1BD, etc. Cette ligne n'étant pas préremplie, à vous de compléter ce montant. La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) vous invite à vérifier les montants à compléter sur la base de vos « bulletins de salaire des mois concernés [ou] éventuellement l'attestation fiscale annuelle de l'employeur ».

Où déclarer ? Ligne 1AD, 1BD, etc., rubrique « traitements, salaires ». Ce montant n'est pas prérempli ! Et cochez 1AV si vous bénéficiez du plafond d'exonération majoré à 6 000 euros en cas d'accord d'intéressement dans votre entreprise.

Faut-il compléter la prime Macron sur votre déclaration de revenus ?

3. Prime d'intéressement ou de participation : cash, à déclarer... épargne, exonérée

Tout dépend si vous choisissez de « prendre le cash », en demandant le versement de cette prime, ou si vous choisissez de placer cet argent, l'option par défaut. Selon les entreprises, en cas d'accord existant et de bénéfices suffisants, la participation et/ou l'intéressement sont versés aux salariés en fin d'année calendaire ou au printemps (avant la fin mai).

Intéressement et participation : prendre le cash ou investir, quelles sont vos options ?

Si vous choisissez de placer cet argent sur un plan d'épargne salariale (PEE, Perco, ou nouveau PER d'entreprise), vous êtes exonéré d'impôt sur le revenu ! La prime brute est tout de même soumise à la CSG-CRDS, mais vous n'avez pas à déclarer ces sommes au fisc.

Si vous réclamez le versement immédiat de tout ou partie de cette prime, elle intègre vos revenus salariaux. Dans le cas d'une prime d'intéressement versée courant ou fin 2023, cette prime est venue gonfler votre salaire de mai 2023 ou votre dernier salaire de l'année. La prime a mécaniquement augmenté votre « net imposable » 2023 : un montant à déclarer au fisc en ce printemps 2024.

Où déclarer ? Ligne 1AJ, 1BJ, etc., avec l'ensemble de vos « traitements et salaires ». Ce montant est théoriquement prérempli.

Primes de départ : plusieurs cas particuliers

Le cas des indemnités touchées en cas de départ de l'entreprise ou en cas de départ à la retraite est plus complexe.

Concernant le départ à la retraite, l'ex option d'étalement fiscal de la prime de départ n'existe plus depuis 2020, dans la continuité de la réforme du prélèvement à la source. Vous pouvez tout de même utiliser le système du quotient pour limiter l'imposition des revenus de votre année de départ.

Concernant les indemnités de rupture d'un contrat de travail, tout dépend des conditions de départ. Les indemnités légales de licenciement sont totalement exonérées d'impôt. Au-delà d'un certain seuil, et hors plan de sauvegarde de l'emploi, les indemnités de licenciement et indemnités versées à l'occasion d'une rupture conventionnelle peuvent être imposées.

Jusqu'à quand pouvez-vous déclarer ou modifier vos revenus 2023 sur impots.gouv.fr ?

Impôt sur le revenu 2024 *
Jeudi 23 mai 2024 à 23h59
Jeudi 30 mai 2024 à 23h59
Jeudi 6 juin 2024 à 23h59
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* Date limites de déclaration 2024 des revenus 2023