Face à la crise économique, des mesures spéciales ont été mises en place pour préserver le pouvoir d’achat des ménages. Et plusieurs permettent de payer moins d'impôt sur le revenu.

Avec la crise sanitaire qui se double d’une crise économique, les caisses de l’Etat fondent à vue d’œil. L'épidémie de Covid-19 a coûté 158 milliards d’euros aux finances publiques rien qu’en 2020. Entre les dépenses exceptionnelles et les baisses de recettes fiscales, la facture devrait friser les 425 milliards d’euros d’ici la fin 2022. Parmi les gestes du gouvernement, une série d’exonérations pour les particuliers qui vont leur permettre de ne pas gonfler leurs revenus 2020 à déclarer en ce moment. Tour d’horizon.

Les heures supplémentaires

400 euros de plus par salarié chaque année. C’est en moyenne le gain de pouvoir d’achat lié à la défiscalisation des heures supplémentaires et complémentaires mise en place en 2019. Ces rémunérations sont exonérées d'impôt sur le revenu dans la limite annuelle de 5 000 euros en temps normal. Le plafond a été relevé à 7 500 euros pour les heures sup' réalisées entre le 16 mars et le 10 juillet 2020 durant l’état d’urgence sanitaire.

Primes Covid

La prime exceptionnelle jusqu’à 1 000 euros versée aux fonctionnaires mobilisés dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire est exonérée d’impôts, tout comme celle distribuée aux personnels soignant avec un plafond porté à 1 500 euros.

Et la prime Macron ?

Elle n'est pas liée au contexte sanitaire à l'origine mais elle aussi est exonérée. La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite prime Macron, versée au plus tard le 31 décembre aux salariés ayant perçu une rémunération inférieure à trois fois le Smic est défiscalisée dans la limite de 1 000 euros, voire 2 000 euros si l’employeur a mis en place un accord d’intéressement avant le 31 août. Le dispositif qui devait s'arrêter a finalement été reconduit pour 2021. Une prolongation censée bénéficier notamment aux travailleurs de la « deuxième ligne » durant la crise sanitaire. « C'est la juste reconnaissance de leur engagement pour assurer la continuité économique du pays », selon le Premier ministre Jean Castex.

Les aides versées aux non-salariés

Les aides versées en 2020 par le fonds de solidarité ainsi que celles versées par le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants, la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales et la Caisse nationale des barreaux français aux entreprises particulièrement touchées par les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sont aussi exonérées d’impôt sur le revenu, explique le fisc dans la brochure spéciale dédiée à la déclaration 2021.

Davantage de dons exonérés

Restos du cœur, Croix-Rouge, Médecins sans frontières, Secours Catholique, Emmaüs... Les dons réalisés auprès des organismes d’aide aux personnes en difficulté et aux organismes luttant contre la violence conjugale permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt de 75%. Un taux avantageux qui jusqu'en 2019 était valable dans la limite de 546 euros. En raison de la crise économique, elle passe à 1 000 euros pour les dons effectués en 2020 et en 2021. Au-delà de ce plafond, les dons sont toujours soumis à la réduction de 66% dans la limite de 20% du revenu imposable.

Les frais de télétravail

Les circonstances exceptionnelles liées à l’épidémie de Covid-19 ont conduit à un accroissement massif du télétravail en 2020. Un nombre important de contribuables sont susceptibles d’avoir engagé des frais à ce titre pour équiper leur domicile. Pour tenir compte de ces nouveaux frais professionnels, une exonération spéciale à hauteur de 550 euros par an est prévue. Mais dans la pratique, elle est plus complexe qu'il n’y paraît.

Le casse-tête des frais de télétravail sur votre déclaration de revenus

Crédit d’impôt exceptionnel

Le gouvernement a introduit un crédit d’impôt pour inciter les bailleurs, particuliers y compris, à annuler une partie des loyers dus par les entreprises locataires administrativement fermées ou particulièrement affectées par les restrictions sanitaires ( hôtellerie, restaurant, café...) . Ce dispositif spécial concerne l’annulation de loyers sur le mois de novembre 2020 seulement puisque l’Etat a mis en place d’autres aides par la suite.

Pour les bailleurs d’entreprises de moins de 250 salariés, le crédit d’impôt équivaut à 50% des sommes abandonnées. Si l’effectif de l’entreprise se situe entre 250 et 5 000 salariés, le fisc ne calcule pas le crédit d'impôt sur le montant total du loyer non perçu, mais sur ses 2/3. C'est sur le résultat de cette opération qu'il applique ensuite les 50% d'avantage fiscal. Par exemple, un bailleur qui renonce à un loyer de 12 000 euros d’une entreprise de 400 salariés recevra une aide de 4 000 euros de l’Etat sous la forme d’un crédit d’impôt (2/3 x 12 000 x 50%). Concrètement, les personnes concernées doivent reporter en ligne 7LS du formulaire 2042 RICI le montant des loyers du mois de novembre 2020 (hors taxes et hors accessoires) auxquels ils ont renoncé.

Vos revenus et avantages qui échappent à la déclaration