Selon la Commission de régulation de l'énergie, le prix du tarif réglementé de l'électricité devrait rester stable au 1er février. Mais le gouvernement risque de le rehausser jusqu'à 10% en augmentant les taxes. Explications.

Mercredi soir, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a dévoilé, comme chaque semestre, ses recommandations pour l'évolution du tarif réglementé de l'électricité d'EDF à compter du 1er février et qui sert de référence à l'évolution de toutes les autres offres de marché.

Et c'est a priori une bonne nouvelle pour les consommateurs puisque le niveau moyen des prix pour les particuliers ne bouge pas par rapport à ceux du 1er août qui avaient été augmentés de 10%.

Une stabilité qui s'explique « principalement par la baisse du coût d'approvisionnement au regard de la détente des prix sur le marché de gros de l'électricité », explique la CRE dans un communiqué diffusé mercredi soir.

Vers une hausse de 10% ?

Sauf qu'en pratique, la facture d'électricité risque pourtant de s'envoler le mois prochain. L'article 92 de la loi de finances pour 2024 donne la possibilité à l'Etat de majorer de 10% le tarif de l'accise sur l'électricité (anciennement TICFE). Cette taxe, fixée aujourd'hui à 1 euro du MWh contre 32,44 euros auparavant, avait été fortement abaissée par le gouvernement depuis 2022 dans la cadre du bouclier tarifaire, pour freiner la flambée du tarif réglementé de l'électricité en raison de la hausse des prix sur les marchés.

Pour rappel, le tarif bleu avait augmenté de seulement 4% en 2022 et de 15% en février 2023, puis de 10% au 1er août dernier. Sans bouclier tarifaire, la hausse aurait par exemple été de presque 100% en février 2023 et 75% en août !

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Dans ce contexte, la CRE indique que si le tarif de l'accise sur l'électricité est maintenu à son niveau actuel, le tarif réglementé au 1er février sera stable. Mais dans le cas où ce dernier est majoré au niveau du plafond fixé par la loi de finances pour 2024 de 22,54 euros le MWh, la variation du tarif bleu d'EDF serait de 10% pour les particuliers.

La balle est désormais dans le camp du nouveau Premier ministre Gabriel Attal qui doit décider s'il entend relever le niveau de cette taxe le mois prochain afin de renflouer les caisses de l'Etat. Le manque à gagner est en effet évalué à 9 milliards d'euros par an.

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