La baisse des volumes du crédit immobilier aurait-elle touché son point bas ? La production constatée par la Banque de France en octobre, à 9,2 milliards d'euros, est en tout cas identique à celle de septembre, indique-t-elle mardi. Le taux moyen calculé par la Banque de France est attendu à 4,04% pour le mois de novembre.

Si ce volume mensuel est au plus bas depuis plus de 7 ans, l'encours total de crédits immobiliers reste important : près de 1 300 milliards d'euros, deux fois plus qu'il y a 15 ans. Le vent a tourné rapidement sur le marché du crédit immobilier, après des mois fastes au-dessus de 20 milliards d'euros de production mensuelle, comme en octobre 2020, mai, juin et juillet 2021 ou encore avril et mai 2022, portés par un effet de rattrapage après des périodes de confinement pour 2020 et 2021 et la volonté des emprunteurs en 2022 de profiter de taux attractifs avant la remontée annoncée.

Les ménages sont désormais moins enclins à emprunter à cause de la hausse des taux amorcée par la Banque centrale européenne (BCE) l'an dernier et répercutée par les banques dans leur politique commerciale.

Le taux d'intérêt moyen hors frais et assurance, qui évoluait sous les 1,1% jusqu'en mars 2022, a bondi en l'espace de 18 mois : il était en octobre de 3,87% pour les nouveaux prêts hors renégociations, selon la Banque de France, et est même attendu en novembre à 4,04%. Tous frais inclus, le taux moyen pratiqué par les banques entre septembre et novembre 2023 pour un crédit à plus de 20 ans était de 4,58%, selon la même source. A titre d'exemple, lorsque le taux d'un emprunt de 150 000 euros sur 20 ans atteint 4,58%, les intérêts sur la durée du prêt représentent environ 80 000 euros, soit plus de la moitié du principal.

Un deuxième examen des dossiers de crédits immobiliers en cas de refus

Or dans le même temps les salaires augmentent peu et les prix de l'immobilier ne s'ajustent que légèrement à la baisse. Résultat : la demande chute. Dans ce contexte morose, le ministère de l'Economie et la Banque de France sont à la manœuvre pour relancer le marché du crédit immobilier.

Ils ont décidé lundi d'ajuster à la marge les règles encadrant le crédit immobilier, décidées dans le cadre du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Le HCSF s'est par ailleurs prononcé en faveur d'un accord de Place pour un deuxième examen des dossiers de crédits immobiliers refusés, une idée lancée par le gouverneur le 17 novembre et reprise par Bruno Le Maire.