Une enquête nationale de l’UFC-Que choisir montre que les distributeurs recourent quasi systématiquement au crédit revolving. Soutenue par 160 parlementaires, l’association de consommateurs s’engage pour une vraie réforme du crédit à la consommation.

Un crédit permanent est en principe « destiné à des ménages plutôt aisées mais qui connaissent un problème conjoncturel de trésorerie », rappelle Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir.

Une enquête nationale, selon lui « accablante », a été effectuée par l’association de consommateurs. Rendue publique le 13 mars, elle révèle que l’usage du revolving est presque systématique, y compris pour les ménages modestes, chez les distributeurs de crédit.

Un crédit revolving proposé plus de 7 fois sur 10

Entre janvier et février 2009, des enquêteurs de 73 associations locales de l’UFC ont été voir des distributeurs pour l’octroi d’un crédit de 2 500 euros destiné à l’achat d’électroménager.

Ils ont obtenus en tout 1 118 offres de crédits. 72% des distributeurs ont orienté le consommateur vers un crédit revolving.

Sur les 9 établissements de crédits spécialisés contactés par Internet, tous ont proposé des crédits revolving. 63% des lieux de vente (grandes surfaces, magasins spécialisés) les ont imités. Mais 94% des lieux de vente interrogés ont, via des offres 3 fois sans frais notamment, proposé une carte de fidélité (cartes dites comarquées ou cobrandées), à laquelle est jointe de fait un revolving.

Les banques ont été plus raisonnables puisque 14% d’entre elles ont répondu à la demande du consommateur par une offre de revolving.

Autres éléments marquants, seuls 18% des établissements ont donné aux enquêteurs des informations claires sur les modalités du crédit (coût total, taux d’intérêt, mensualités…) et 87% n’ont ni vérifié la solvabilité de l’emprunteur ni étudié son projet.

Une orientation inadmissible

« Cette orientation quasi exclusive des consommateurs vers ce crédit inadapté est inadmissible. » a estimé Alain Bazot, alors que « 84% des dossiers de surendettement comprennent un crédit revolving (en moyenne 6 par dossier). »

Ce lundi, Christine Lagarde doit dévoiler les grandes lignes d’une réforme du crédit à la consommation. L’UFC-Que Choisir lui propose cinq mesures pour lutter contre le « malendettement » et la « distribution effrénée de prêts toxiques », selon les termes du président de l’UFC : interdiction du revolving sur les lieux de vente, interdiction du démarchage, amélioration de la clarté des publicités et des contrats de prêts, vérification obligatoire de la solvabilité des emprunteurs, interdiction d’associer une réserve d’argent à une carte de fidélité.

160 parlementaires signent l’appel de l’UFC

Ces propositions ont le soutien de 160 parlementaires (députés, sénateurs et députés européens), signataires d’un « appel en faveur d’une vraie réforme du crédit à la consommation ».

Parmi eux, Didier Migaud (PS), Président de la commission des finances de l’Assemblée Nationale et Philippe Marini (UMP) Rapporteur Général de la commission des finances du Sénat.