Alors que les taux de crédit immobilier ont augmenté en mars, la situation ukrainienne pourrait envenimer la situation. Mais à deux semaines de l'élection présidentielle, et alors que le candidat Emmanuel Macron a fait du pouvoir d'achat des Français son cheval de bataille, le ministère de l'Economie et des Finances a tenu à se montrer rassurant.

« Nous souhaitons que les ménages puissent continuer à financer leurs achats immobiliers, c'est un point que nous surveillons. » Alors que les taux de crédit immobilier continuent de grimper en mars, à Bercy, on veut se montrer rassurant. « Les conditions de financement restent favorables, assure-t-on encore du côté du ministère. Pour les ménages, les taux restent bas dans l'ensemble. Avec un taux immobilier à 1,1% ou 1,2% sur 25 ans, nous sommes toujours dans des taux réels négatifs » avec le niveau d'inflation actuel.

À deux semaines de l'élection présidentielle, et alors que le président Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, a fait du pouvoir d'achat des ménages son cheval de bataille pour la campagne, l'heure est donc à l'optimisme. « La remontée des taux est graduelle et n'est pas de nature à changer le paysage du financement des ménages du jour au lendemain. Les taux réels sont particulièrement bas », martèle Bercy.

Pas de spirale inflationniste observée

Il n'empêche, la hausse des taux ne devrait pas s'arrêter tout de suite. « Il faut s'attendre à de nouvelles hausses des taux de crédit dans les semaines qui viennent », estime ainsi Olivier Lendrevie, président de la CAFPI. Dans le baromètre des taux de mars, le courtier en prêt immobilier et rachat de crédit explique que « ce resserrement des conditions de crédit pourrait venir aggraver les effets d'éviction que nous observions déjà sur les ménages aux revenus modestes depuis le durcissement des normes du Haut Conseil à la Stabilité Financière (plafonnement à 35% du taux d'endettement). »

Sur ce sujet, le Haut Conseil de Stabilité Financière, un organisme rattaché au ministre de l'Economie, a fait savoir jeudi que sa « décision relative aux conditions d'octroi entrée en vigueur au 1er janvier 2022 est bien respectée et n'a pas généré d'effet indésirable. La hausse des prix immobiliers est actuellement dynamique, mais l'octroi de crédit se fait dans des conditions plus saines. »

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Reste que face à la situation en Ukraine, et notamment à la hausse des prix du pétrole et du gaz, l'apparition d'une spirale inflationniste n'est pas à exclure, même si Bercy se montre rassurant.

Le ministère rappelle également que les boucliers mis en place sur l'énergie (comme le gel du prix du gaz et de l'électricité) ont permis de ne pas trop impacter le pouvoir d'achat des Français. Des mesures qui pourraient cependant s'avérer insuffisantes en fonction de l'évolution du conflit russo-ukrainien. Entre hausse des taux annoncée et volonté d'épargner les Français, le gouvernement va devoir jongler pour protéger le budget des ménages.

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