Le taux de détention de crédits par les ménages français a reculé en 2009, à 50,8% des Français, contre 52,6% en 2008, selon l'étude annuelle publiée mardi par l'Observatoire des crédits aux ménages.

"Ce recul n'est pas surprenant, étant donné l'environnement économique", a déclaré Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris X et auteur de cette étude.

Les ménages ont moins sollicité de crédits, et restent prudents, surtout en matière de crédits à la consommation, selon l'étude.

En 2009, environ 30,8% des ménages avaient un crédit immobilier en cours (31,3% en 2008).

"Il y a eu moins d'achats de logements en 2009, et également moins de crédits pour des travaux", a ajouté le professeur Mouillart.

La situation est cependant différenciée selon les classes d'âge, les jeunes achetant davantage de logements qu'il y a encore quelques années.

En 2009, les moins de 30 ans étaient 21,2% à avoir un crédit en cours, contre 13,2% en 2001.

En revanche, les crédits à la consommation ont nettement baissé passant à 31,7% en 2009 (contre 33,8% en 2008).

Les ménages français sont inquiets des répercussions de la crise et ont préféré avoir moins recours à ce type de crédit.

Un secteur n'a cependant pas souffert, c'est celui de l'automobile. L'effet prime à la casse a joué à plein, et les ménages de 55-64 ans ont largement eu recours à un crédit à la consommation pour changer de voiture.

Chez les jeunes, 75% de ceux qui ont un crédit à la consommation l'ont fait pour financer l'achat d'une voiture ou d'une moto.

Concernant 2010, 5,6% des ménages interrogés envisagent de faire un crédit immobilier. C'est plus que fin 2008 (4,8%).

"C'est l'amorce d'un retournement", a indiqué M. Mouillart, soulignant que les taux devraient rester bas au moins jusqu'à l'automne.

"Les taux devraient remonter en 2011, mais en même temps, il y aura une bonne nouvelle, le début de la décrue du chômage", a conclu M. Mouillart.