Face aux réticences des banques commerciales à accorder des prêts, une quinzaine d'entreprises, envisagent de lancer leur propre banque sous forme d'une coopérative, a appris vendredi l'AFP de sources concordantes, confirmant une information du quotidien La Tribune.

Le projet est mené par trois anciens banquiers venus de la française Natixis et de l'allemande Dresdner, selon le journal. Il est pour l'instant soutenu par seize sociétés, dont huit françaises, qui ont investi un total de 225.000 euros pour financer les études de faisabilité, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Leur chiffre d'affaires va de moins d'un milliard d'euros à plusieurs dizaines de milliards, a précisé cette source.

L'objectif est de répondre aux réticences des grandes banques à prêter de l'argent aux entreprises depuis le début de la crise, selon La Tribune.

"Une telle banque permettrait de diversifier les sources de financement des entreprises à un moment où elles en ont particulièrement besoin", a déclaré dans le quotidien Gérard de la Martinière, président du comité des finances du Medef et membre du comité stratégique du projet.

"Il faut s'attendre à ce que les nouvelles exigences prudentielles qui vont résulter de la crise financières se traduisent par un alourdissement des exigences sur les banques", a-t-il précisé à l'AFP. "Donc il y a un risque de raréfaction des ressources disponibles au niveau des banques", a-t-il ajouté.

Concrètement, les entreprises qui souhaitent obtenir un crédit bancaire apporteraient elles-même la quote part de fonds propres permettant de nourrir la distribution de crédit.

Selon une source proche du dossier, l'activité de la banque se limiterait à du crédit aux entreprises "avec une gestion prudente", et avec un financement sur les marchés.

La nouvelle banque, dont le nom provisoire est CFA --Corporate Funding Association--, pourrait être lancée "dans un peu plus d'un an", selon La Tribune.

Le projet doit faire l'objet d'une réunion le 27 janvier prochain avec les 16 entreprises intéressées au projet, d'après la source proche du dossier.

"Beaucoup d'éléments restent à affiner", admet Sylvain de Forges, conseiller spécial du projet et directeur risques et marchés de Veolia Environnement, cité par le journal.