Voici ce qu'il faut retenir de la journée boursière du jeudi 25 avril. Une analyse fournie par les experts bourse de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Un journal copieux !

Le CAC 40 perd 0,93% ce soir, à 8 017 points au fixing, pénalisé par des résultats d'entreprises décevants et une croissance américaine inférieure aux attentes. Parmi les titres les plus sanctionnés, Hermès et Dassault Systèmes perdent respectivement 2,38% et 4,24%, c'est à découvrir dans cette édition. Sanofi s'envole de 4,47% à la faveur de bons résultats trimestriels, et STMicroelectronics continue de progresser, après son excellente performance d'hier. Le titre gagne désormais près de 8% sur la semaine. Bref ! La volatilité boursière est forte alors que la saison de publication des résultats trimestriels bat son plein. Wall Street cède également du terrain, le S&P 500 et le Nasdaq perdent pour le moment environ 1,50%, après la douche froide de Meta (-15% !), maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. Le ralentissement de la croissance américaine au premier trimestre n'arrange pas les choses... Le PIB a en effet progressé de “seulement” 1,6% sur un an, contre 3,4% au trimestre précédent et 2,2% attendu par le marché. Ce ralentissement est dû à une baisse des dépenses de consommation, des exportations et des investissements

Les valeurs : Hermès, Dassault Systèmes et Pharnext

Hermès Le poids lourd du luxe chute ce soir de 2,38% à 2 297€ malgré l'annonce d'un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros pour le premier trimestre, en hausse de 17% sur un an, surpassant nettement les prévisions. Cette performance contraste avec la situation de Kering, qui a révélé une baisse significative de ses ventes. Hermès attribue sa résilience à son modèle artisanal et à l'attractivité de ses créations, malgré un environnement difficile, notamment en Asie. La croissance a été particulièrement importante au Japon et en Europe, avec une progression des revenus de 25% et 15%, respectivement. L'Amérique du Nord a légèrement sous-performé avec une hausse de 12% quand le consensus attendait un peu plus (+13%). Les divisions maroquinerie et sellerie ont été les principales contributrices, avec une croissance impressionnante et supérieure aux attentes. Le groupe de luxe continue de prévoir une croissance ambitieuse malgré les incertitudes économiques et géopolitiques actuelles, soutenue par son modèle d'affaires solide et la fidélité de sa clientèle. Malgré ces bons résultats, l'action Hermès subit une baisse. Quelques prises de bénéfices sont passées par là, visiblement à cause de la trop forte dépendance du géant français à ses ventes de sacs à main, dans un contexte de pression croissante sur les consommateurs. Le titre gagne tout de même près de 18% en 2024. Dassault Systèmes Lanterne rouge du CAC, l'éditeur de logiciels recule de 4,24% à 37,29€ ce jeudi, sous-performant nettement le marché après avoir annoncé des résultats décevants. La société enregistre une croissance de 6% sur un an, inférieure aux attentes (à 7,9%). La performance de Medidata préoccupe, une filiale spécialisée dans les logiciels pour les essais cliniques, dont les revenus ont diminué de 3%. Dassault Systèmes table toutefois sur une reprise de la croissance au second semestre grâce à des améliorations sur le marché des essais cliniques et à une hausse des commandes. La direction maintient ses prévisions pour 2024 et s'attend à une croissance des revenus comprise entre 8% à 10%. La marge opérationnelle devrait ressortir autour des 32,5% : les résultats du second semestre seront cruciaux pour atteindre ces objectifs annuels. Le titre cède désormais 17% depuis le début de l'année. Pharnext La biotech éligible au PEA-PME affiche une hausse de 17,50% à 0,16€, après la présentation encourageante des premiers résultats de son essai pour un nouveau traitement de la maladie neurologique de Charcot. Bien que l'étude ne soit pas encore complète, les résultats préliminaires ont suscité un vif intérêt parmi les patients et les professionnels de santé, renforçant l'espoir d'une solution thérapeutique (imminente ?) pour cette pathologie neurodégénérative pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement satisfaisant. Depuis le début de l'année, le titre s'effondre de 92%.

Demain à la Une : La séance de tous les dangers

Ce vendredi est très attendu. Nous vous en parlions ces derniers jours, le PCE Core sera publié à 14h30. Pour la Banque centrale américaine, c'est le meilleur indicateur pour estimer l'inflation. En rythme annuel, elle devrait ressortir à 2,6% en mars, contre 2,8% en février, confirmant une nouvelle fois son ralentissement. Elle exclut les prix de l'énergie et de l'alimentation. Tous prix confondus, l'indice PCE est attendu en léger rebond d'un mois à l'autre, de 2,5% à 2,6% sur un an. Wall Street espère des résultats inférieurs, annonciateurs de baisses prochaines des taux, pour faire rebondir les indices boursiers après la séance rouge vif de ce jeudi. Du côté des entreprises, places aux pétrolières ! ExxonMobil, Chevron et Total passeront sur le gril. En parallèle, Safran, Amundi et Aéroports de Paris publieront également leurs résultats du premier trimestre. Mais ce n'est pas tout... Alphabet (Google) et Microsoft sont attendus au tournant ce soir, après la clôture. Leurs rapports financiers seront donc déterminants pour les marchés boursiers demain.

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Le monde d'après : 40 milliards dans l'IA !

Les ambitions de Meta en matière d'intelligence artificielle suscitent des inquiétudes parmi les investisseurs et renforcent les tensions à Wall Street. Alors que les résultats du premier trimestre ont légèrement surpassé les attentes, l'explosion prévue des dépenses d'investissement pour 2024 refroidit le marché. En effet, Meta a ajusté ses prévisions de dépenses dans une fourchette de 35 à 40 milliards de dollars pour 2024, c'est nettement plus que prévu initialement à cause de ses développements dans l'IA. Selon Mark Zuckerberg, cette stratégie ambitieuse pourrait positionner son groupe comme un leader mondial en IA. Toutefois, cette orientation suscite des craintes de voir l'entreprise négliger ses activités publicitaires, vitales pour sa rentabilité. Meta a par ailleurs annoncé des perspectives de revenus pour le deuxième trimestre, comprises entre 36,5 milliards de dollars et 39 milliards. Inférieures aux attentes, ces prévisions provoquent une chute de près de 15% dans les premiers échanges à Wall Street (+22% depuis le début de l'année). L'annonce rappelle de mauvais souvenirs, faisant craindre une répétition des coûteuses aventures passées, notamment l'investissement colossal (et inutile ?) dans le métavers... Toutefois, l'IA pourrait s'avérer plus bénéfique qu'il n'y paraît, ouvrant la voie à des innovations futures qui pourraient transformer notre quotidien et, espère Zuck, augmenter les revenus du mastodonte californien.

Le lexique : Gestion pilotée

La gestion pilotée, également appelée gestion sous mandat, est un mode de gestion d'un contrat d'assurance vie ou d'un portefeuille d'investissement dans lequel un professionnel, le gestionnaire, prend en charge la gestion des avoirs pour le compte de l'épargnant, le client. Concrètement, le gestionnaire effectue les choix d'allocation d'actifs, c'est-à-dire la répartition du capital entre les différents supports d'investissement disponibles (actions, obligations, matières premières, private equity, immobilier, fonds monétaires etc.) en fonction du profil de risque du client et de ses objectifs d'investissement. Il réalise également des arbitrages ponctuels, c'est-à-dire qu'il achète et vend des supports d'investissement en fonction des fluctuations des marchés financiers et de ses anticipations afin d'optimiser la performance du portefeuille.