La Bourse de Paris reste précautionneuse jeudi matin, après les efforts déployés par la Banque nationale suisse pour rétablir la confiance des investisseurs envers Credit Suisse avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne.

Après une ouverture en net rebond (+1,48%) et avoir lâché 3,58% la veille, la cote parisienne se montre plus hésitante : l'indice vedette CAC 40 ne montait plus que de 0,40% vers 10H30.

A la Bourse suisse, l'action Credit Suisse remontait de plus de 23%, au lendemain d'un plongeon historique (près de 25%) dont l'étincelle a été le refus de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne, d'engager davantage d'argent pour soutenir le groupe helvétique, en difficulté depuis deux ans.

Pour tenter de calmer la situation, la Banque nationale suisse (BNS) s'est dite prête à mettre des liquidités à disposition de l'établissement zurichois « en cas de besoin » et Credit Suisse a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il allait emprunter à court terme jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) à la BNS pour renforcer ses liquidités.

Cet épisode douloureux intervient après l'effondrement de plusieurs banques régionales américaines la semaine dernière qui avait déjà suscité des craintes concernant la stabilité du système bancaire mondial.

Décision compliquée pour la BCE

Ces remous compliquent la décision de la Banque centrale européenne qui cherche à lutter contre l'inflation persistante en remontant ses taux directeurs sans pour autant déstabiliser davantage les marchés financiers.

Jusqu'à récemment, un relèvement de 50 points de base, lors de la réunion de politique monétaire de jeudi, était quasiment acté, puisque la BCE l'avait elle-même annoncé le mois dernier. Mais le scénario d'une hausse d'un quart de point n'est plus exclu désormais par les marchés.

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« Une hausse de 25 points de base seulement ou un statu quo est risqué. Elle pourrait confirmer aux investisseurs un risque bancaire en Europe et que la banque met de côté sa lutte contre l'inflation », prévient Christian Parisot, économiste du courtier Aurel BGC.

« A l'inverse, une hausse de 50 points de base peut accentuer la pression sur la valorisation du secteur bancaire », poursuit-il, estimant qu'« il n'y a pas de réponse idéale pour la BCE aujourd'hui ».

Les bancaires arrêtent l'hémorragie

Après une chute de plus de 10% mercredi, les valeurs financières reprenaient quelques couleurs en attendant la décision de la BCE, rebondissant de 1,33% pour BNP Paribas, 0,90% pour Crédit Agricole et 0,51% pour Société Générale.

TotalEnergies (+0,53% 53,55 euros) a annoncé jeudi céder près de 1.600 stations-service en Allemagne et aux Pays-Bas au groupe canadien de distribution d'alimentation et de carburants Couche-Tard, pour mieux se préparer à la fin des ventes de véhicules thermiques en Europe en 2035.