2023 aura été l'année de tous les records pour le CAC40. L'indice parisien a dépassé 7 400 points ce lundi matin. Du jamais-vu. Mais ce rallye boursier a-t-il vocation à durer ? Ou faut-il prendre vos gains avant qu'il ne soit trop tard ?

Depuis le début d'année, le CAC40 fait des étincelles. Et pour la première fois de son histoire, l'indice phare de la place parisienne vient de dépasser le cap des 7 400 points ce lundi matin même s'il a clôturé à 7 379 points, en légère hausse de 0,33%. Un rebond qui a pris de court les analystes financiers.

Nuages noirs

Car le millésime 2022 avait été plutôt médiocre pour les marchés actions. Le CAC40 avait ainsi clôturé l'année avec -9% de pertes, sur fonds d'inflation, de guerre en Ukraine et de remontée rapide des taux des banques centrales.

Ces nuages noirs ont-ils disparus aujourd'hui ? Absolument pas. L'inflation résiste encore. En France, la flambée des prix atteignait ainsi 6,2% sur 1 an en février, selon les estimations de l'Insee. Tandis que la guerre en Ukraine fait toujours rage.

Dans le même temps, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux d'intérêt de 50 points de base le 2 février dernier. C'est la cinquième hausse depuis juillet 2022. Et la remontée des taux devrait se poursuivre pour atteindre 4% en février 2024.

Investissez dans la Bourse au meilleur prix ! 7 offres comparées

Le luxe au plus haut

Alors quelle mouche a bien pu piquer les marchés financiers ? « Les performances records du CAC40 s'expliquent en partie par la composition de l'indice », explique Antoine Fraysse-Soulier, analyste marché pour le courtier eToro.

De fait, les valeurs du luxe représentent près de 25% de la valorisation totale du CAC40. Or l'industrie du luxe ne s'est jamais aussi bien portée. L'action du géant LVMH a par exemple progressé d'environ 18% depuis le 1er janvier pour atteindre 824 euros.

Même son de cloche du côté de Hermès (+18%) et Kering (+19%). « Le secteur du luxe est porté par la reprise de la Chine », décrypte Antoine Fraysse-Soulier. Et pour cause : après 3 ans de confinements stricts, Xi Jinping a fait un virage à 180°.

Bourse : les tops et flops du CAC40 en 2022

Reprise chinoise

Le dirigeant chinois a abandonné la politique « zéro Covid ». Résultat ? « Pour la première fois depuis le mois de juillet 2022, l'activité manufacturière chinoise a progressé en février », note Philippe Crevel, dirigeant du Cercle de l'Epargne.

Les autorités chinoises prévoient une croissance de 5% en 2023, contre seulement 3% en 2022. Et ce retour de la Chine sur le devant de la scène économique mondiale écarte encore un peu davantage le risque de récession.

Dans sa dernière publication, le Fonds monétaire international a d'ailleurs relevé ses perspectives de croissance du PIB mondial de 0,2%, pour les porter à 2,9%. De son côté, la Commission européenne table sur 0,6% de croissance en France sur l'année 2023.

Bourse : compte-titres ou PEA, comment faire le bon choix ?

Pricing power

Autrement dit, le pire semble avoir été évité. Mais ce n'est pas tout. « Le CAC a également profité des excellents résultats que les entreprises ont publiés lors du trimestre dernier », ajoute Antoine Fraysse-Soulier.

Porté par la flambée des hydrocarbures, TotalEnergies a généré plus de 36 milliards d'euros de bénéfices en 2022. Un record. Et le pétrolier n'est pas un cas isolé. Le chiffre d'affaires du groupe Stellantis a par exemple augmenté de 18% sur la même période.

Car jusqu'ici, les entreprises ont réussi à répercuter la hausse des coûts subis sur leurs prix. Et ce, sans qu'on observe (pour l'instant) un impact négatif sur la demande. C'est ce qu'on appelle le « pricing power ». Reste à savoir combien de temps cela peut durer.

Le rallye boursier de ce début d'année est-il soutenable ? « Il est possible que les cours montent encore », estime Antoine Fraysse-Soulier. « Mais vu les niveaux de prix actuels, prendre au moins une partie de vos gains fait sens si vous avez profité de la hausse ».

Bourse en ligne : quelle banque ou courtier choisir ?