Un faux courtier fait miroiter le potentiel exceptionnel d'une action à des particuliers, par téléphone. L'objectif : faire grimper le prix de l'action en question, pour mieux revendre ses propres actions. Le petit investisseur se retrouve lui piégé : c'est la « technique de la bouilloire ». L'AMF vient de transmettre deux cas d'arnaques de ce type au Parquet national financier.

Connaissez-vous l’arnaque dite de la bouilloire ? L'Autorité des marchés financiers (AMF) met une nouvelle fois le public en garde contre cette pratique frauduleuse. Exemple : une prétendue société de courtage ou de gestion sollicite des investisseurs – souvent par téléphone – et leur fait miroiter le formidable potentiel de hausse d’une action. Problème : ce sont les achats liés à ce démarchage qui vont augmenter la valeur de ce titre boursier.

Outre le fait que ces sociétés ne sont souvent pas habilitées à proposer de telles ventes, l’AMF précise qu'elles omettent sciemment « de préciser à ses interlocuteurs qu’elles détiennent des quantités souvent importantes de ces actions ou qu’elles agissent pour le compte d’un client qui souhaite en vendre ». Ainsi, plus il y a de ventes, plus l’action est haute et plus ces entités empochent le pactole sur le dos des néo-acheteurs. Il est alors trop tard quand ils se retrouvent ensuite avec des actions à faible valeur et voient leur investissement réduit à néant.

Pas de rentabilité élevée sans risques élevés

L’AMF avait indiqué disposer « d’indices la conduisant à suspecter que des recommandations d’achats de ce type étaient émises concernant des actions cotées sur Euronext Access » et rappelle que ces agissements font encourir des infractions pénales (escroquerie et blanchiment notamment). L’AMF annonce en cette fin juillet 2020 avoir transmis au Parquet national financier « deux dossiers d’enquêtes portant plus spécifiquement sur les valeurs Orclass et Arthur Maury », pour des faits remontant à juin 2018 et septembre 2019.

Pour éviter la fraude de la bouilloire, ou tout autre investissement frauduleaux, l’AMF rappelle la règle de base quand on souhaite investir sur les marchés : il n’y pas de rendement élevé sans risque élevé. Et il est essentiel de se renseigner sur la personne qui vous vante les mérites de cette offre (1). Le gendarme boursier insiste d'autant plus sur la nécessité d'être vigilant face aux arnaques, après avoir observé un nombre croissant de boursicoteurs depuis le début de la crise sanitaire.

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(1) Vous pouvez consulter le registre des agents financiers agréés (Regafi) et celui de l’organisme chargé de tenir le registre des intermédiaires en banque et assurance (Orias), qui recensent les prestataires immatriculés.