Le CAC 40 s’est écroulé en mars, emporté par la crise sanitaire et économique du coronavirus. Des centaines de milliers d’investisseurs particuliers ont voulu tenter un « bon coup » pendant cette période de crise, dont 150 000 néophytes selon l’Autorité des marchés financiers.

Après avoir atteint un sommet, le 19 février, à plus de 6 100 points, le CAC 40 a affronté plusieurs jours noirs, jusqu’à tomber sous les 3 800 points à la mi-mars. L’indice parisien a chuté de près de 40% en l’espace d’un mois ! Cette crise sanitaire déclenchant une crise financière a suscité quelques vocations, comme le révèle l’AMF dans une étude sur le comportement des investisseurs particuliers pendant la crise du Covid-19, dévoilée lundi.

Le gendarme boursier a constaté une très forte activité boursière, avec un afflux massif d’investissements sur le SBF120 (indice français plus large que le CAC 40), en mars 2020. Un fait notable, puisque la tendance était à la vente d’actions depuis janvier 2019, à l’exception notable de la semaine d’introduction de la FDJ en bourse. « En 6 semaines, entre le 24 février et le 3 avril, 580 000 clients particuliers ont acheté des actions du SBF120 », souligne l’AMF : « Parmi ceux-ci, on compte plus de 150 000 clients particuliers n’ayant effectué aucune transaction en direct sur instrument financier en 2018 et 2019. » Et ces « nouveaux investisseurs » se sont tout particulièrement manifestés entre le 9 et le 27 mars, au plus fort de la chute boursière. Pendant ce laps de temps, ces boursicoteurs débutants ont « représenté 27% des particuliers acheteurs d’actions » !

Plus jeunes, avec de plus petits montants

Qui sont ces néophytes ? Principal constat dressé par l’AMF : « Ils sont beaucoup plus jeunes que les investisseurs habituels, entre 10 et 15 ans de moins en moyenne. » Dans les grandes banques, l’âge médian des investisseurs particuliers est habituellement de 61 ans : les clients convertis à la bourse lors de la chute boursière du Covid-19 ont 13 ans de moins, avec un âge médian de 48 ans ! Du côté des banques et courtiers en ligne, les nouveaux investisseurs sont encore plus jeunes : 36 ans d’âge médian, contre 49 ans pour l’ensemble des investisseurs en temps normal sur les plateformes en ligne. Ces débutants font d’ailleurs un peu plus confiance aux établissements en ligne que leurs aînés.

L’autre grande différence entre « nouveaux » et « anciens » boursicoteurs concerne les montants investis : « La médiane des achats effectués par des investisseurs « historiques » a été d’environ 5 000 euros, tandis que la médiane des achats effectués par les « nouveaux » investisseurs a été d’environ 2 500 euros, soit 2 fois moins. » Plus jeunes, et avec un plus petit portefeuille, donc.

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Un pari sur le long terme ?

Qu’ils soient débutants ou confirmés, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les boursicoteurs qui ont voulu miser au plus fort de la crise ne sont pas nécessairement des spéculateurs à court terme. Seules 10% des positions prises en mars 2020 ont fait l’objet d’une vente rapide. Le constat est le même lorsque l’AMF se concentre sur les seuls néophytes : seuls 12% des achats d’actions ont fait l’objet d’un « aller-retour opportuniste ». Au total, 90% des positions prises lors de la chute boursière ont donc été conservées début avril. L’AMF ajoute tout de même qu’il est « trop tôt » pour parler « d’investissement de long terme ».

Ces paris pris au plus fort de la crise seront-ils gagnants ? Peut-être. Tombé sous les 3 800 points le 18 mars, le CAC 40 est remonté depuis et navigue désormais autour de 4 500 points en cette fin avril.

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