Après 3 mois d’incubation, la bourse est gravement malade du Coronavirus… Le CAC 40 a encore perdu plus de 3% hier, après avoir déjà chuté de 10% sur les 10 derniers jours.

Il y a encore quelques semaines, il flottait dans l’air le doux parfum de l’euphorie financière. Mais, désormais, les places boursières du monde entier ont sorti leurs masques, infectées par le Coronavirus chinois, désormais baptisé Covid-19. Sur les 10 derniers jours, la bourse de Shanghai a ainsi chuté de 5%. Le Nikkei japonais s’est lui replié de 7%. Mais, suite à l’entrée en force du virus en Europe, via l’Italie, ce sont dernièrement les marchés occidentaux qui subissent les corrections les plus fortes. Depuis le 17 février, le CAC 40 a plongé de 10%. Hier, jeudi 27 février, l’indice parisien a encore perdu 3% pour clôturer à 5 495 points. Wall Street est également contaminé en atteste la dégringolade de 12% du Dow Jones depuis le 18 février.

Cette correction est d’autant plus brutale pour les boursicoteurs qu’au début de la médiatisation de l’épidémie, les indices boursiers continuaient à battre des records de hausses. Ainsi, la bourse de Shanghai grimpait de 6% entre le 1er et le 31 décembre dernier. Sur cette même période, le CAC 40 bondissait de 3% tout comme le Dow Jones aux Etats-Unis.

D’ailleurs, est-ce seulement une correction ou assiste-t-on au début d’un krach boursier d’ampleur ? « Nous ne sommes pas encore dans un krach […], même si la baisse a été spectaculairement violente et rapide », écrit ce matin Marc Fiorentino, co-fondateur de Meilleurplacement, dans sa newsletter quotidienne. « Une correction, c’est 10% de baisse ». En revanche, « Si on baisse de plus de 20%, on entre, techniquement, dans un « bear market », un marché baissier », poursuit le chroniqueur financier.

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Un avertissement sérieux

Mais l’avertissement envoyé aux boursicoteurs est à prendre au sérieux. La chute actuelle pourrait en effet ne pas être ponctuelle, liée au seul repli des échanges internationaux causé par le coronavirus, mais révélateur d’une secousse plus systémique. « Le coronavirus a été le déclencheur. Le « wake-up » call pour les investisseurs qui sont dans un optimisme béat depuis janvier 2018, du fait du changement de politique monétaire de la Banque centrale américaine », souligne, en ce sens, Marc Fiorentino.

Toutefois, chaque crise peut aussi être fructueuse, à condition d’avoir du flair et de choisir la bonne bouée de sauvetage. Ainsi, en cette période tourmentée, les investisseurs se ruent assez logiquement sur les entreprises du secteur médical, provoquant l'appréciation rapide de leurs titres. Ainsi, l’action du groupe français Euromédis, qui fabrique des gants à usage unique, affiche une forme éclatante, avec un cours boursier multiplié par 4 en moins d’une semaine ! Citons également l’action de Biosynex, spécialiste des dispositifs médicaux de dépistage, dont la valeur en bourse a doublé depuis le 20 février.