600 actionnaires vont assigner la filiale d’investissement de la Caisse d’épargne et de la Banque populaire en justice, selon le Parisien. Une décision qui intervient après que 3 millions de petits porteurs aient été victimes de « forcing » commercial, pour une action passée de 20 euros à moins de 4 euros depuis l’entrée en bourse du groupe.

Selon les informations publiées ce matin dans le Parisien, le cabinet Deminor, qui regroupe 600 actionnaires, va assigner en justice Natixis pour « information trompeuse ».

Ils reprochent à la banque d’investissement, filiale de la Banque populaire et de la Caisse d’épargne, d’avoir fait du forcing pour vendre des actions Natixis et d’avoir été floués par les conseillers des deux banques.

Au moment de son introduction en bourse, les actions Natixis valaient en effet un peu moins de 20 €. L’hiver dernier, elles étaient tombées à 0,76 €, pour se stabiliser aujourd’hui à 3,70 €. Des centaines de milliers de clients des Caisses d’épargne et des Banques populaires auraient été victimes de ce forcing.

Le groupe BPCE accusé de freiner l'action en justice

Du côté de Deminor, on déplore, par la voix de Fabrice Rémon, le directeur général, que « non seulement les banquiers ont trompé leurs clients et leur ont fait perdre beaucoup d’argent, mais maintenant, ils les empêchent de se défendre en ne leur donnant pas les documents dont ils ont besoin ».

Selon le cabinet, le groupe BPCE freine l’action en justice. Deminor a besoin, pour attaquer Natixis, de documents prouvant l’acquisition de ces titres, tels des bordereaux d’achat d’actions. Des preuves que les intéressés ne semblent pas pressés de fournir selon le Parisien, bien que Fabrice Rémon ait envoyé une lettre à François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, nommé en février à la tête du groupe BPCE. « Nous avons bien reçu une lettre de la société Deminor », a indiqué à l’AFP, un porte-parole de la BPCE, sans plus de précision sur ce courrier. « Nous étudions les suites à donner », a-t-il ajouté.

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3 millions d'actionnaires lésés, 5,5 milliards de dettes

Pour le Parisien, cela ressemble à une « stratégie d’obstruction ». Le quotidien avance même que la Caisse d’épargne aurait répondu qu’elle fait appel à une société d’archivage qui aurait perdu ces documents. « Ces personnes ont été trompées une première fois quand les banques leur ont fait croire que Natixis était une valeur sans risque.

Comme la plupart d’entre elles ignorent tout du monde boursier, elles ont fait confiance et ont perdu de l’argent. Aujourd’hui, en les empêchant d’obtenir ces fameux justificatifs, elles ont vraiment l’impression que les banques les abusent une seconde fois », déplore Fabrice Rémon dans le journal.

3 millions de personnes ont acheté ces actions depuis l’entrée en bourse du groupe. De début 2008 à mi 2009, Natixis aurait accumulé 5,5 milliards de dettes.