6,5 milliards d’euros en moins sur les livrets d’épargne, 15 milliards en plus sur l’assurance-vie en euros et le Plan d’épargne logement : le 3e trimestre 2014 consacre sans équivoque les placements à moyen ou long terme non risqués.

Rentabilité et moindre risque, tels sont les mots d’ordre des Français à la lecture du baromètre trimestriel de l’épargne des ménages de la Banque de France (1). Comme l’indiquaient la semaine passée des statistiques de l'institution, les livrets bancaires accusent une forte décollecte au 3e trimestre 2014. Les livrets d’épargne, toutes catégories confondues et compte épargne logement (CEL) compris, affichent ainsi un flux négatif de 6,5 milliards d’euros sur les mois de juillet, août et septembre. A comparer avec les +2,1 et +0,3 milliards des trimestres précédents.

La baisse du taux du Livret A à 1% au 1er août dernier, qui a entraîné un effet boule de neige pour les livrets fiscalisés, n’est évidemment pas étrangère à cette forte décollecte.

Assurance-vie et PEL font mieux qu’en 2013 et 2012

A contrario, les fonds euros de l’assurance-vie et le Plan épargne logement ont plus que jamais le vent en poupe. L’assurance-vie en euros, à capital garanti, enregistre une collecte de 11,3 milliards sur le trimestre selon la Banque de France (2), mieux qu’à la même période de l’année en 2013 (10,7 milliards) et près de 2 milliards de plus qu’au trimestre précédent en 2014. En l’espace de 9 mois, le flux dépasse 33 milliards d’euros selon la Banque de France, contre 35 sur l’ensemble de l’année 2013 et 25,1 en 2012.

Côté PEL, la hausse est encore plus significative : la catégorie « épargne contractuelle », qui inclut aussi les plus rares Plans d’épargne populaire (PEP), enregistre une collecte nette de 4,5 milliards au 3e trimestre, faisant suite à des flux de 4,1 puis de 3 milliards aux trimestres précédents. Soit 11,6 milliards en neuf mois en 2014, contre 8,4 sur l’ensemble de l’année 2013 et 1,2 en 2012. Le PEL est actuellement rémunéré à 2,50% hors prélèvements sociaux et l’assurance-vie en euros était rémunérée en moyenne à 2,8% en 2013, là encore avant cotisations sociales.

L’argent reste sur les comptes courants

En revanche, la désaffection des Français pour les livrets profite uniquement à ces placements à capital garanti. Car les actifs risqués – titres de créances, actions cotées et non-cotées, OPC non monétaires, assurance-vie en unités de comptes – affichent soit une relativement faible collecte, soit une décollecte.

Les ménages choisissent même parfois de ne pas placer leurs économies, les laissant sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue ne cesse de progresser depuis le début 2013. De 310 milliards d’euros fin décembre 2012, le montant actuellement déposé sur ces comptes a grimpé à 334 milliards mi-2014. En 2013, le flux a été positif, de 16,6 milliards d’euros. A titre de comparaison, l’encours des dépôts à vue avait diminué de 4,9 milliards sur l’année 2012.

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(1) Ce baromètre prend en compte une définition large des ménages, incluant, outre les particuliers, les entrepreneurs individuels et les institutions sans but lucratif au service des ménages.

(2) La méthodologie de la Banque de France étant différente de celle de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), qui communique chaque mois la collecte de l’assurance-vie, il s’avère délicat de comparer ces données.