Le taux d’épargne des Français a légèrement baissé fin 2013, selon le baromètre de l’épargne des ménages publié ce matin par la Banque de France. Les estimations de l’institution sur le 1er trimestre 2014 laissent apparaître une embellie mais celle-ci profite avant tout à l’assurance-vie en euros ou au PEL. La collecte des livrets d’épargne et du CEL est quasi nulle sur les trois premiers mois de l’année.

Au rayon placements, le produit du moment, c’est l’assurance-vie comme le confirment les statistiques portant sur l’épargne des ménages (1) au 4e trimestre 2013 et au 1er trimestre 2014 publiées par la Banque de France ce matin. Les statistiques du début 2014 viennent ainsi confirmer un mouvement amorcé fin 2013 : une forte diminution des flux vers les livrets d’épargne (y compris Livret A et LDD) et Compte épargne logement (CEL), pour une collecte d’assurance-vie globalement stable, malgré un inévitable effet yo-yo.

Au 1er trimestre 2014 (2), la Banque de France fait état d’un flux net de 13,2 milliards d’euros vers les supports euros d’assurance-vie, soit de très loin la plus forte collecte tous placements confondus. A titre de comparaison, en 2012, année du relèvement du plafond du Livret A, les livrets d’épargne et CEL ont drainé une collecte (46,4 milliards) deux fois supérieure à celle de l’assurance-vie en euros (23,9). Une tendance qui s’était nettement inversée en 2013, les flux étant même négatifs pour les livrets sur le 2e semestre 2013 selon la Banque de France. L’année 2014 s’inscrit pour l’heure dans la continuité de 2013 puisque la Banque de France estime la collecte des livrets et du CEL à seulement 0,4 milliard sur trois mois.

PEL et comptes courants en hausse

Les chiffres du 1er trimestre montrent aussi un fort regain d’intérêt pour ce que la Banque de France catégorise comme « l’épargne contractuelle » qui rassemble Plan épargne logement (PEL) et Plan d’épargne populaire (PEP) (3). La collecte estimée est de 3,9 milliards en 2014, contre 2,9 au 4e trimestre 2013 ou 2,7 au 3e.

Plus surprenant, après l’assurance-vie, les flux les plus importants au 1er trimestre 2014 ont été enregistrés pour les dépôts à vue, c’est-à-dire principalement les comptes courants. Les flux sont positifs avec une collecte de 6,1 milliards d’euros, soit une très forte hausse par rapport aux trois derniers mois de l’année 2013 (+1,7 milliard).

Taux d’épargne des Français en légère baisse fin 2013

En termes d’encours, au dernier trimestre 2013, l’assurance-vie en euros reste d’assez loin le placement préféré des Français (1.294 milliards) devant les livrets et CEL (616 milliards) et les « actions non cotées et autres participations » (610 milliards).

Plus globalement, la Banque de France confirme une baisse de l’épargne des Français fin 2013, sans qu’il ne s’agisse d’une chute. Ainsi, le taux d’épargne des ménages n’a baissé que de 0,5 point, lors des trois derniers mois de l’année 2013, à 15,2%, contre 15,7% au trimestre précédent. La moyenne française reste en outre nettement au-dessus des taux au Royaume-Uni (5% environ), en Espagne (10%) et en Italie, qui remonte à 13%. Au sein des grands pays européens, les Allemands restent les plus économes, avec une moyenne stable à 16%. Les taux d'épargne du 1er trimestre 2014 n'ont pas encore été communiqués.

(1) La Banque de France entend par ménages les particuliers et entrepreneurs individuels. Elle prend aussi en compte dans ces statistiques les institutions sans but lucratif au service des ménages.

(2) Les chiffres annoncés pour 2014 sont provisoires.

(3) La lecture des statistiques Banque de France de janvier et février concernant le PEL et le PEP permet de constater que l’encours du PEL est en hausse depuis plusieurs mois et que celui du PEP a augmenté de novembre à décembre 2013 pour baisser légèrement en janvier et février. Cette hausse de l'épargne contractuelle au 1er trimestre 2014 est donc probablement avant tout due au PEL, qui dispose en outre d’un encours près de 9 fois supérieur à celui du PEP.