Une mission de la majorité fera « d'ici à juin » des propositions « sur la taxation des rentes », a annoncé Gabriel Attal mardi devant le groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, selon Matignon, alors que l'opportunité d'augmenter les impôts pour résorber le déficit divise le camp présidentiel.

« J'ai souhaité confier une mission à notre majorité, une mission conduite par Jean-René Cazeneuve, notre rapporteur du budget, avec un représentant de chaque groupe » de la majorité. « L'objectif de cette mission : faire des propositions sur la taxation des rentes, d'ici à juin », a déclaré le Premier ministre, selon ses propos rapportés à l'AFP par Matignon.

Gabriel Attal a aussi affirmé que « nous devons assumer » une réforme de l'assurance chômage « pour construire un pays plus fort » quand plusieurs ténors de « l'aile gauche » de la majorité ont exprimé leur opposition à une réduction de la durée de l'indemnisation des demandeurs d'emploi.

« C'est grâce à l'emploi que nous pourrons désendetter le pays et réarmer nos services publics », a-t-il estimé, avançant que cette réforme a pour but de faciliter le retour des chômeurs à une activité. Pour la mission sur « la taxation des rentes », Nadia Hai représentera Renaissance, Jean-Paul Mattei le Modem, et un autre député qui n'a pas encore été désigné le groupe Horizons, a-t-il précisé.

Un déficit à 3% du PIB en 2027

« On va trancher ce débat ensemble, car on ne doit pas subir, mais on doit être à l'offensive. Maîtriser les débats qui montent dans l'opinion. Faire des propositions et décider. Mais on doit surtout avancer de manière coordonnée, cohérente. C'est l'objet de cette mission », a expliqué le chef du gouvernement. M. Attal a souhaité que « toute la majorité soit associée » à ce travail et que chaque composante fasse « remonter (ses) propositions » à Jean-René Cazeneuve.

Il a redit que le gouvernement envisageait toujours de ramener le déficit à 3% du PIB en 2027, malgré son dérapage inédit en 2023 à 5,5%, qui pourrait conduire à une éventuelle dégradation de la note de la dette du pays.

Le Premier ministre a rappelé que la semaine prochaine, le gouvernement donnerait « la trajectoire qui permettra d'atteindre les 3% en 2027 » et que « fin juin, comme tous les ans, on dira comment on y arrive, avec les recettes, et donc les conclusions de cette mission, mais aussi avec les dépenses, et notamment les économies structurantes et intelligentes ».

De manière générale, « c'est important de garder notre cohérence et ne pas se laisser intoxiquer par les oppositions qui laisseraient croire que nous n'avons pas de boussole », a souligné le Premier ministre en fustigeant « les faiseurs de malheurs incapables de prendre des initiatives ».