Le directeur général délégué d'Ardian Mathias Burghardt a jugé vendredi « utile » à l'avenir une introduction en Bourse de la société de gestion française mais écarté tout projet de ce type à court terme.

« Si les conditions sont réunies, à terme je pense qu'une introduction en Bourse est utile », a-t-il déclaré lors d'une interview à l'AFP.

L'entrée en Bourse d'Ardian, un acteur français de rang mondial dans le secteur du capital-investissement, est l'objet de rumeurs depuis plusieurs années.

La société, née en 1996 dans le giron de l'assureur Axa, est aujourd'hui arrivée à une étape cruciale de sa vie : elle doit gérer le passage de flambeau de la fondatrice et présidente emblématique Dominique Senequier, 70 ans, à la génération suivante.

La garde rapprochée de Mme Senequier a évolué en septembre dernier avec la nomination de Mark Benedetti au poste de directeur général, entouré de trois directeurs généraux délégués : Vladimir Colas, Jan Philipp Schmitz et Mathias Burghardt, aussi président du directoire d'Ardian France.

La structure actionnariale reflète l'histoire de la société : les salariés détiennent environ 45% des parts, aux côtés pour l'essentiel d'institutionnels français, dont Axa, le Crédit Mutuel (environ 15%) et le groupe Hermès, qui indique dans son dernier rapport annuel détenir 11,91% de la société.

Une introduction en Bourse apporterait de la liquidité aux actionnaires historiques et permettrait d'en faire rentrer de nouveaux.

Elle présenterait d'autres avantages, notamment dans une période de consolidation du secteur, mais aussi des inconvénients, les sociétés de gestion pouvant être soumises à une certaine volatilité en Bourse, a souligné M. Burghardt.

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Le directeur général délégué a également partagé ses ambitions de développement « vers l'Ouest », ciblant sans le dire le continent américain.

Le moment peut sembler propice : les activités de capital-investissement ayant subi un fort ralentissement depuis la hausse des taux directeurs des banques centrales - qui renchérit le coût de la dette d'acquisition des entreprises -, des opportunités d'achat de concurrents peuvent se présenter.

Ardian se présente comme l'un des « leaders mondiaux » de l'investissement privé, avec 164 milliards de dollars d'actifs gérés ou conseillés pour le compte de plus de 1.600 clients dans le monde.